17 mai 2012
Codex et ennui

Pas évident de programmer de la danse au Théâtre de la Ville, pourtant spécialisé en la matière. Entre Pina Bausch et son « rien  » coloré et Anne Teresa de Keersmaeker et ce spectacle Cesena, donné à Avignon l’an dernier, du noir, rien que du noir, les amateurs de danse ont de quoi rester sur leur fin. Ce soir de première, il n’y avait en tous cas pas la même recherche vaine de places comme pour la chorégraphe allemande, le public étant peut être déjà au parfum. Un homme s’avance, nu, et émet des sons, pas vraiment du chant. Puis, la scène juste éclairée par un néon se peuple de silhouettes noires qui bougent ou pas-selon, autour d’un cercle tracé à la craie. Les premiers spectateurs désertent avec cette obligation dans cette salle de passer devant tout le monde, y compris les artistes. Par vagues, les fauteuils claquent malgré il faut en convenir une musique polyphonique magnifique venue du Moyen Age, des chants sacrés que l’on appelle des codex. La salle prend alors des airs d’Eglise avec des danseurs qui se tortillent par terre ou ne font rien. Certains spectateurs auront pourtant été entrainés dans cet ailleurs à en juger leurs applaudissements. Mais cela n’aura pas été le cas pour le plus grand nombre…

LM

 

Cesena au Théâtre de la Ville jusqu’au 19 mai -20H30

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