21 octobre 2011
Claude Rich sinon rien


A entendre les applaudissements qui l’enveloppent, le maintiennent encore un peu avec son public, nul doute que nous étions venus à la Comédie des Champs Elysées pour voir, honorer Claude Rich dans cette troisième pièce écrite pour lui par Antoine Rault et où il partage l’affiche avec sa fille, Delphine. Un comédien « comme on n’en fait plus », passé du jeune homme charmeur côtoyant dans ses films Louis de Funès à ce monsieur fragile, courbant un peu le dos sous le poids de ses succès, visage souriant à travers une chevelure qui semble s’envoler-comme ses années- et que ses deux yeux bleus malicieux et tendres retiennent à l’âge où nous l’avons tant aimé.
L’ attente fut satisfaite avec un Claude Rich qui évolue sur scène avec cette peur du vide, celle qui dévaste au moment de dire adieu à ce monde même si dans cette histoire, tout fut pour lui banal voire décevant. Ainsi est-il bien en mal deux heures durant de pouvoir confondre les irrésistibles arguments de cet intrus- diable ou miroir de lui-même- il ne le sait…
Il faut dire que ceux-ci sont portés par Nicolas Vaude, comédien que l’on découvre magique, vif, ensorcelant son public dès qu’il parait sur scène.
Alors peut-on accepter que le texte ne soit pas à la hauteur de ce dilemme éternel? Et que les réflexions sur la vie, la mort, la jeunesse et la vieillesse, autant de thèmes universels, soient abordées limite façon café du commerce par Antoine Rault que l’on a connu beaucoup plus inspiré avec Le Caiman ou le Diable rouge? Parfois on s’ennuie, alors on regarde fort  Claude Rich, et comme on l’aime, on est bien.

par Marine Romane

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