23 janvier 2014
Sundance, Utah/ Chez Bob

 

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« C »est ici qu’a tout commencé ». Au bout d’une petite route, après avoir pris la 189 qui descend le canyon de Park City à Provo, on arrive à Sundance, chez Robert Redford. Rien à voir avec une station de ski classique, il a justement acheté en 1969 plusieurs centaines d’hectares pour éviter que ce coin là ne soit défiguré. Un torrent, une bâtisse en bois avec un deli, trois restaurants dont The Foundry Grill, un miracle de décoration et The Tree room où l’on sert du bison et de la truite sauvage. The Owl Bar est lui un hommage à Butch Cassidy et The kid, avec le bar d’origine datant de 1890, importé du Wyoming, en bois de rose. Rajoutez un magasin de ski,  et vous aurez tout ce qui constitue ce lieu devenu mythique, bien loin de la foule de Park City et de sa superficialité. Une dizaine de pistes, un homme qui se balade avec une brouette pleine de bois pour allumer un brasero où l’on peut s’asseoir après sa journée de ski, l’esprit trappeur est ici respecté à la lettre comme en témoignent les bungalows de l’hôtel tout en bois (à partir 300 dollars la nuit) et disséminés dans la montagne. Le même esprit que sur les photos en noir et blanc qui ornent le couloir, tirées du film de Sydney Pollack, Jeremiah Johnson, tourné en 1974, une époque où l’écologie était un mot inconnu. Et le point de départ pour Robert Redford qui refusait déjà, à l’instar de son personnage, cette course effrénée à la consommation et le bétonnage qui sévit plus bas dans la vallée de Salt Lake city. Ce canyon là, tout de blanc vêtu, et que l’on nomme la Deer Valley car on y croise, la nuit tombée, quantité de chevreuils, a su conserver toute sa beauté, avec des fermes où chevaux et vaches noires donnent une impression de calme absolu, loin de la vallée parallèle, celle de Salt Lake City et sa route 15 qui arrive à … Las Vegas, 400 miles plus loin!

Des malls et de la sueur

De l’autre côté, c’est Reno, autre lieu célèbre pour ses mariages ou divorces express. Mais rien de tout cela ici. Juste des « resorts », hôtels luxueux ou groupes de châlets luxueux avec plus de salles de bains que de chambres, allant de 2 millions à 44 millions de dollars comme le plus cher, proposé par Sotheby’s dans des catalogues luxueux que l’on trouve partout en ville. De quoi se rêver millionnaire comme Mitt Romney qui possède un châlet ici et peut atterrir avec son jet sur le petit aéroport non loin de là. Pour les autres, quantité d’hôtels existent à Park City, pris d’assaut pendant le festival ce qui oblige souvent à dormir chez l’habitant – Airbnb est un des sponsors – ou aller plus loin comme à Provo, ville à la sortie du canyon, avec une rue principale, Center street, son Université et ses malls avec Wallmart, Denny’s  et autres Taco Bell ouverts 24 heures sur 24 . The Hines Mansion, la plus vieille maison de la ville est devenue un hôtel où les matelas vous mettent à un mètre du sol, dans des lits de deux mètres de large. Chaque chambre a son ambiance comme The Lodge, esprit quaker et kilt aux murs, le tout avec un confort très moderne comme cette baignoire de 2 mètres de large avec oreiller et hydrothérapie, pour un peu plus de 100 dollars la nuit. Quant au petit déjeuner, c’est céréales maison, et pain perdu aux fraises préparé par deux employées qui cumulent deux jobs pour s’en sortir. Car, si ici tout est possible et le prix de l’essence ridicule -50 dollars le plein pour une voiture de location avec siège en cuir chauffant, la grande classe à 30 dollars par jour – ces « ordinary people » qu’a si bien décrits Robert Redford dans son premier film accumulent les boulots en semaine plus le week-end, avec une semaine de vacances par an pour vivre ce qu’on appelle encore -mais sans doute plus eux- le rêve américain….

LM

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A king size bed at The Hines mMansion, Provo

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