20 octobre 2012
Cheval Enchanté

Ce qui est merveilleux avec Bartabas, c’est la cohérence. A l’image d’un piaffer de cheval, quelque soit le lieu- Aubervillier ou Versailles, le souci est permanent que cela apparaisse comme une évidence. Que rien ne dépasse, ne gêne, ne heurte. Aussi c’est bonheur que d’aller s’asseoir (prévoyez une laine) dans cette belle structure en bois blond, posée contre des murs avec des dessins equestres de Sauvat réalisés à même la pierre  tandis que les magnifiques lustres de Jean Lautré éclairent le manège.

Calés sur des coussins, vous aurez le privilège de voir une merveille de spectacle, mené par des écuyers habillés par Dries Van Noten tandis que le sellier Hermès a réinventé pour l’occasion de magnifiques selles. L’art equestre, qu’est ce d’autre « que le dialogue en tête à tête avec le cheval ». La belle voix de Daniel Mesguich s’élève lisant des textes du maître écuyer Nuno Oliveira, tandis que Bach retentit, tantôt au violoncelle, ou au clavecin accompagnant les chevaux, Lusitaniens Cremellos-blancs comme la neige ou les Criollos noir comme l’ébène; arc, fleuret, montés ou menés en rennes longues, le spectacle est permanent et d’une richesse incroyable pour illustrer combien « la haute école n’est pas une science exacte, il faut sentir, monter avec son coeur ».

Les chevaux se font danseurs comme au piaffer, au passage ou au galop, changeant à chaque foulée de diagonales, « recherchant la rondeur » comme dans ces cabrioles, jamais exigées. Les écuyères, elles, ont les cheveux au vent, se regardant sans cesse, chantant en coeur jusqu’à ce que les chevaux dans le plus pur esprit Zingaro, reviennent,  libres de se rouler et d’occuper l’espace après une magnifique chorégraphie sur le Sacre du Printemps de Stravinski par Carolyn Carlson. Un moment de pur beauté.

LM

Académie du spectacle equestre de  Versailles- le week-end dans les grandes écuries de Versailles

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