18 janvier 2013

L’année 2013 a commencé en fanfare avec une belle polémique sur le coût des films français…Une polémique salvatrice lorsque l’on voit le nombre de sorties chaque semaine sur les écrans français- depuis le 1 er janvier pas moins de onze films français contre six films américains dont le char d’assaut ô combien jouissif, Django Enchained (et onze autres issus de productions étrangères). Au total, 27 films en trois semaines soit plus d’un film à voir par jour! Et lorsqu’un film comme Un plan Parfait avec Dany Boon et Diane Kruger revient à 26 millions d’euros (le dernier Astérix était à 61 millions d’euros de budget)-avec rien qu’en salaires des acteurs, 6,6 millions d’euros dont 5,9 pour les deux acteurs principaux…-il est évident qu’à 1 200 000 entrées, on perd de l’argent. Combien de films français cette année, même avec des budgets raisonnables-autour de 3 millions comme le dernier Valérie Donzelli, Main dans la main, avec pourtant Valérie Lemercier ne feront aucun bénéfice? Et n’auront qu’une poignée de salles à la sortie? Quant aux salles mêmes, si le Balzac a eu une stratégie payante avec l’assurance d’avoir l’exclusivité de  gros films nécessaires à sa survie comme The Master, sorti cette semaine, il souligne toutefois encore la difficulté de garder les réalisateurs quand, une fois sortis de la case « auteurs », ils deviennent « bankables »…Surtout quand UGC, MK2 et autres Gaumont proposent des cartes ramenant la place à 6 euros et des sièges inclinables et numérotés comme chez Pathé Gaumont au Wepler et dans le prochain complexe Beaugrenelle.

L’abolition de l’esclavage version Tarantino et Spielberg

Voilà qui n’empêchera toutefois pas de beaux moments de cinéma comme, en ce début d’année,  les deux réalisateurs chéris outre Atlantique, Tarantino et Spielberg qui reviennent, chacun à leur façon ,sur l’esclavagisme et son meilleur ami le racisme, avec les très réussis Django Enchained et Lincoln, tous deux deux heures trente pour un western spaghetti « Morts aux ordures » pour le premier (premier au box office américain) et pour le second, une brillante mais austère leçon de politique qui devrait peu marcher ici contrairement aux USA où l’on est à 161 millions de $ de recettes. En face, Alceste à bicyclette tentera de tirer son épingle du jeu grâce à une promotion à la fin vraiment usante de Fabrice Luchini tandis que Rue Mandar, Cookie et Amitiés Sincères-une resucée bourgeoise et ratée de César et Rosalie- confirmeront que trop de films français manquent de scénarios dignes de ce nom. Savoureuse comédie bien écrite sur une mère ogresse-formidable Nicole Garcia, Tu honoreras ta mère et ta mère de Brigitte Roüan espérons-le tiendra le choc face à Hitchcock, tout à fait honorable grâce aux formidables Anthony Hopkins et Helen Mirren, le génial Happiness Therapy, avec un Robert de Niro inspiré  dans cette comédie sur deux bipolaires qui tombent amoureux et l’irrésistible Les Misérables, du grand spectacle avec au scénario Monsieur Victor Hugo, une musique à se damner de Boublil et Shönberg et des acteurs au top, Russel Crowe, Anne Hataway, Hugh Jackman en tête-un carton aux USA.

Rouleaux compresseurs américains

Sans doute un rouleau compresseur, en attendant Turf, la nouvelle comédie de Fabien Onteniente avec Alain Chabat et Edouard Baer ou Möbius d’Eric Rochant le 27 février pour retrouver Jean Dujardin. Février où il sera question d’animaux avec Chimpanzés, la dernière production Disney qui écrasera le formidable documentaire Des abeilles et des hommes, il faut dire à vocation informative et non distractive…comme le dernier Die hard avec Bruce Willis, cette fois chez les méchants Russes. Avec le nombre de films qui sortent, difficile en effet de s’offrir une toile pour un documentaire, qui plus est à 10 euros la place…Très attendu, Jappeloup de Guillaume Canet devrait confirmer le talent du réalisateur heureux des Petits mouchoirs, dans une très belle histoire de cheval au coeur gros comme les obstacles qu’il franchissait- champion olympique quand même…Juliette Binoche sera de retour en mars avec Camille Claudel vue par Bruno Dumont, Amodovar aussi tout comme Ryan Gosling, découvert dans Drive-le couple se reformera en mai avec Only God forgives et le couple Bacri/Jaoui. Le printemps verra également le retour d’Isabelle Huppert dans la Religieuse avec la ravissante Louise Bourgoin en méchante nonne.

Gondry  et Coppola

Avril sera aussi le retour de Michel Gondry avec un casting d’enfer pour L’écume des jours-Audrey Tautou, Gad Elmaleh, Romain Duris, Omar Sy tandis que côté grosse stars américaines, déboulera en Mai, Leonardo Di Caprio et Gatsby Le magnifique revisité par Baz Luhrmann, qui devrait donner autant le mal de mer (en 3D) que son Moulin Rouge…Plus sobre, Marion Cotillard et Bérénice Béjo seront à l’affiche de deux films « d’auteur », avec James Gray (magnifique Little Odessa) pour la première et Asghar Farhadi (La séparation) pour la seconde. Enfin en juin, Sofia Coppola dirige Emma Watson dans The bling ring sur un gang de teenagers braqueurs s’introduisant dans les villas des stars tandis que Brad Pitt débarquera avec la superproduction World War Z où des méchants revenants tenteront de tuer tous les vivants…Alors d’ici là, profitons-en!

Par la rédaction

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