26 décembre 2012
Calacas ou la mort joyeuse

Bartabas poursuit son voyage. Après l’Inde avec Chimère, Eclipse et la Corée, voilà Calacas, un hommage au Mexique avec force de squelettes pour défier celle qui marque la différence philosophique entre l’ homme et l’ animal, à savoir que le premier sait qu’il est mortel. Neuvième spectacle de la troupe Zingaro qui a trouvé de quoi élire en 1989 domicile au Fort Aubervilliers entre deux tournées, Calacas est une fois encore un bonheur de tous les sens. Y compris du toucher avec désormais des coussins pour mettre sous les fesses… Les musiques sont endiablées et résonnent aux sons des tambours dorsaux tandis que les chevaux évoluent tantôt libres, tantôt accompagnés d’ hommes squelettes volants grâce à des élastiques. Les tableaux sont comme de coutume d’une rare poésie et fascinent par cet échange que l’on sent entre des chevaux qui deviennent, dans ce rond intérieur de sable ou dans le cercle extérieur, de véritables artistes assurant leurs performances avec concentration mais aussi cette magie qu’offre l’ inattendu. Des dindons, un chien, une balançoire, tout est ici du domaine de l’évidence avec cette idée que l’on assiste pendant deux heures à une certaine forme de perfection associant le travail à la grâce. Voilà en tous les cas, un spectacle qui vous réconciliera avec la mort si celle-ci vous hante mais également avec la vie tant on ressent dans ce théâtre équestre des sensations que l’on ne trouve nulle part ailleurs.

LM

Calacas du théâtre Zingaro au Fort d Aubervilliers tous les mardis de janvier et tous les jours de février jusqu’au 24, puis en tournée à Mulhouse, Bordeaux et  Genève.

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