3 avril 2015
Bis repeti »rats » à Garnier

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C’est en avril que traditionnellement,  Garnier accueille petits et grands pour le spectacle annuel de l’Ecole de danse. Ça court, ça chahute dans les couloirs en attendant de s’asseoir sagement sur le velours rouge des fauteuils pour voir ceux et celles qui remplaceront les jeunes retraités de l’Opéra, à notamment la veille-18 mai-du départ d’Aurélie Dupont. En attendant L’histoire de Manon que l’étoile a choisi pour ses adieux, voilà donc le premier tableau de cette soirée, D’ores et déjà, créé pour le tricentenaire de l’Ecole de danse en 2013. Une évocation des origines du ballet français, alors privilège masculin et de Louis XIV – on se souvient du film Le Roi danse. Près de vingt garçons en camaïeux de rose-rouge – du pâle au plus foncé au gré de l’âge-s’élancent sur des extraits des Indes galantes de Rameau de part et d’autre d’un cadre sur le plateau nu. Entre le tableau et le souvenir de la danse baroque, Nicolas Paul s’est associé à une spécialiste en la matière, Béatrice Massin. Elégant, bien qu’un peu répétitif.

Ecole de l’excellence

Honneurs ensuite aux filles avec les Variations Don Giovanni de Béjart, sur Chopin. L’ombre pleine d’humour du Concert de Robbins plane sur cette tendre parodie des poses classiques, jusqu’à la Sylphide toute de tulle blanc vêtue. Toujours aussi émouvant, l’accordéon succéda au piano avec le bouleversant Aunis, et ses trois jeunes gens à bretelles, avant que Soir de fête ne cloture la soirée. Composé de deux tableaux extraits de la Source, ballet perdu que Jean-Guillaume Bart a recréé à Garnier il y a quelques années avec des costumes de Christian Lacroix, la chorégraphie est portée par la musique de Delibes, et révèle quelques talents prometteurs comme la jeune Celia Drouy dans le rôle de la princesse qui se distingue par sa maîtrise et son naturel, confirmant que l’on est résolument avec l’Ecole de danse dans l’antichambre de l’une des premières compagnies de ballet au monde. Et l’occasion dans la salle, ce soir-là, d’entretenir le rêve de plein d’enfants d’être un jour sur scène même si les élus sont rares.
LM
Spectacle de l’Ecole de danse, jusqu’au 8 avril 2015

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