Beaubourg/ Archéologie du futur

Rendez-vous au 6ème ciel. L’ascension à travers les tubes de canalisation est à l’image de l’exposition du sculpteur et peintre Bertrand Lavier : un mélange d’industrie et d’émotion. Afin de rentrer au cœur de l’artiste, rien de mieux que de commencer par regarder le film  Versailles Chantier qui vous permettra d’entrer dans son univers. De galerie en galerie, l’idée pour cet artiste,  c’est qu’une œuvre reste vivante tant qu’elle peut être l’objet d’une transformation.

« Rien ne se perd, tout se transforme ! »

Le frigo Brandt surmonté d’une pierre ouvre le bal. 50 pièces présentées, qui retracent les moments phares de l’artiste depuis 1969, avec un crédo: l’art est un chantier passé d’un état à un autre. N’est pas héraut de l’Après-Modernisme qui veut !

Au cours de la déambulation, on se laisse transporter, comme un enfant, dans ce musée archéologique du futur. Les objets du quotidien sont détournés de leur concept d’origine pour devenir objet d’art. Doté d’un socle, une tronçonneuse, un skate-board se métamorphosent, ils se parent  d’étrangeté. Et pour cause, Lavier a réfléchi au processus d’ »artistisation » : « Quand on met un objet sur un autre, par exemple un réfrigérateur sur un coffre-fort, ça donne naissance à une sculpture ».

Le greffeur artiste

L’apogée de cette cour-des-miracles est sans aucun doute la troisième salle;  » Elle s’appelle Giuletta, elle est rouge et brillante, presque érotique ». Vous vous en souvenez peut-être, cette Alpha Roméo qui a déclenché le scandale à sa re-naissance. Sauvée de la casse en 1993 elle devient « bloc d’émotion », tout comme  la salle de projection en super-8, comme au bon vieux temps. A la place de l’action, un tableau célèbre de Mark Rognon. Une fois n’est pas coutume, regardez ce tableau « du début à la fin », vous ne serez pas déçus. Et inutile de vous munir d’audio-guide, des panneaux vous expliqueront tout ce qui vous turlupine…

Par Elodie Terrassin

Bertrand Lavier au centre Pompidou jusqu’au 7 janvier

Imprimer