23 juin 2013
Bernard Pivot/ Tweet toujours

Ses abonnés le savent: Bernard Pivot adore tweeter, gazouiller au point de sortir ce printemps un livre rassemblant ses meilleurs tweets. Il faut dire que cet amoureux de la langue française qui se targue de ne pas céder aux sirènes des abréviations, fautes d’orthographes ou de ponctuation est un des rares à « écrire » ses tweets. Il en envoie environ un par jour ce qui occupe ses journées de retraité et lui permet d’être invité sur les plateaux de télévision pour tenter de nous convaincre que le tweet est un beau moyen de communication que sans doute nombre d’écrivains auraient utilisé en leur temps. Soit. Reste que lorsque l’on voit la pauvreté d’expression et de pensée dans la plupart des tweets envoyés par le commun des mortels, on se dit que le procédé n’est pas vraiment pour protéger la langue française et encore moins l’intelligence avec cette instantanéité qui peut être bien perverse et stupide. Dans Les tweets sont des chats, Bernard Pivot de l’académie Goncourt -attention c’est du sérieux- recense toutes ses meilleures maximes écrites en 140 mots sur différents thèmes: l’orgueil, l’émotion, l’amour, le dictionnaire…Un inventaire à la Prévert qui n’en a malheureusement pas la poésie; quant à l’humour, « Pas plus que l’argent, il ne faut jeter les mots par les fenêtres. Même et surtout les noms d’oiseaux… » est-ce de ne pouvoir beaucoup en dire? On est très loin de Woody Allen et c’est avec un ennui certain que l’on tourne les pages de ce livre qui fait plus de 140 pages. Notre société aurait-elle la littérature qu’elle mérite? Voilà en tout cas un livre alimentaire qui confirme que même les meilleurs ne sont pas à l’abri des éditeurs opportunistes.

LM

Les Tweets sont des chats publié chez Albin Michel- 12 euros

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