6 janvier 2013
Barcelone balance entre Tchaïkovsky et Dvorak

Après un Noël tchèque, le Liceu de Barcelone poursuit sur sa lancée avec des étrennes slaves en offrant à la pulpeuse Anna Netrebko ses premiers pas sur la scène de l’institution catalane dans une version de concert de Iolanta, le dernier opéra composé par Tchaïkovsky. Emmenés par leur chef tutélaire, le désormais plus débordé que charismatique Valery Gergiev, la troupe et l’orchestre de Marinsky de Saint Petersbourg ne peuvent faire oublier la magie de la production de Peter Sellars vue l’an dernier à Madrid. Voix opulente et star un rien cabotine, Netrebko ravit un public venu mendier des étoiles russes. Le métier est là – roi René très patriarche de Sergei Aleksashkin, Vaudémont vigoureux de Sergei Skorokhodov – mais ne bouleverse guère.
Le lendemain, la Russalka de Dvorak, revisitée par Stefan Herheim qui mêle la féérie au sordide fait divers, ne tient pas non plus toutes les promesses de son affiche. Dans une interprétation à la limpidité parfois douteuse, le metteur en scène norvégien ne réitère pas le miracle de la Colline Verte – son Parsifal d’anthologie. Remplaçant Olga Guryakova, qui avait incarné le rôle-titre d’incandescente manière à Bastille en 2005, Camilla Nylund reste une beauté froide. Quant au prince, le wagnérien tout de lumière qu’est Klaus Florian Vogt – inoubliable Lohengrin à Bayreuth l’été dernier – ne convainc pas au-delà du premier acte. L’opéra n’est pas une science exacte où l’on gagne à tous les coups…
GC
Iolanta, 10 et 13 janvier 2013 et Russalka, jusqu’au 14 janvier Teatro del Liceu, Barcelone

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