29 mars 2013
Le premier homme/ Au nom de la mère

C’est en 1994 que la fille d’Albert Camus publia Le premier homme, ce roman autobiographique dans lequel son père, cet intellectuel ô combien respecté en France racontait ses origines. Et rendait un hommage vibrant à sa mère qui malgré leur pauvreté -elle ne savait pas lire- fut celle qui fit de lui un homme. Pour ce qui est de l’éducation, Jacques Cormery- nom du héros du film joué par un Jacques Gamblin impeccable- eut la chance d’avoir un professeur-Denis Podalydès qui sut convaincre sa grand-mère, pour laquelle il était une bouche de plus à nourrir et deux bras pour travailler, de le laisser devenir boursier. On connaît la suite, sa réussite et au travers de ce film, le retour qu’il fit, cette fois devenu un Monsieur important dans cette Algérie qui était sa patrie et dont il assiste impuissant aux déchirements. Le livre de Camus était une merveille parlant de « la honte d’avoir honte » devant cette mère aimée mais inculte; l’écriture de Camus n’est pas facilement transposable et le film, à l’esthétique parfaite, manque d’âme et finit par distiller un sentiment d’ennui comme si le réalisateur n’avait pas osé s’attaquer au mythe.  A trop effleurer on manque l’essentiel…

LM

Articles similaires