7 août 2012

L’été, j’aime fuir mes congénères. L’idée d’allonger mon corps à côté de pleins d’autres, le plus souvent disgracieux ce qui n’est pas loin de m’arriver, me pousse vers les coins les plus reculés de France. Pas question en effet non plus de me retrouver dans des avions bondés avec un billet d’avion devenu deux fois plus cher. Le soleil est théoriquement là, alors pourquoi faire des milliers de km pour le trouver? Quant au dépaysement, je pense que certaines régions peuvent offrir les mêmes que des pays étrangers où l’idée d’être un touriste me déplait au plus au point. Rajoutez le chien, le chat et vous comprendrez que l’exotisme commence la Loire passée. Au fin fond des Landes, j’ai donc trouvé la veille pour le lendemain une maison en plein milieu de la forêt avec le premier voisin à un kilomètre. De quoi oublier ce qu’est une clé, une paire de chaussures et les toilettes avec le bonheur de faire pipi dehors, les fesses au soleil. L’ennui est que ne me nourrissant pas de baies sauvages ni de pommes de pin et trouvant l’eau plate un peu triste quand il n’y a qu’à assurer le déplacement de son corps de la pelouse à son lit, je découvrit alors ce qu’était « la désertification » de nos campagnes. Après un premier repas à la pizzeria locale où le mauvais goût rivalisait avec la qualité de la cuisine, l’épicerie du village à 5 km de ma retraite étant une réplique de l’ère communiste, c’est des kilomètres qu’il fallut que je parcours afin de pouvoir tous nous nourrir,  enfants et animaux après un petit déjeuner « contemplatif » où les cris de mes enfants et animaux me confirma que le jeune ne serait pas une alternative possible. Je  me retrouvais ainsi dès le lendemain dans un supermarché, enterrant mes rêves de petits magasins couleur locale ou de marché avec des paysans, des vrais, venus vendre leurs légumes encore plein de terre et gouteux comme seuls les restaurants chics parisiens en proposent. Perdu pour perdu l’aspect authentique, je prenais alors en même temps que des melons venus d’Espagne un spray anti moustique ayant réalisé que forêt était synonyme de petites bêtes à volonté. D’autant que les enfants avaient souhaité dormir dehors sous un tipi fait de quelques branches et des fougères. Le frigo plein, ce fut donc une nuit à la belle étoile à laquelle je fus convoquée avant d’être réveillés par des bourrasques de plus en plus fortes et de se réfugier dans la maison dès que les premières gouttes nous firent découvrir les joies du camping écolo. Les journées torrides, les nuits froides, ce fut alors la piscine gonflable made in China qui sauva mes après midis de farniente à ne surtout pas vouloir bouger. La quasi intégralité du mobilier de la maison échoua alors peu à peu dans le jardin pour devenir des cabanes toujours plus confortables avec un esprit bâtisseur que je ne connaissais pas chez mes enfants. Seul lien avec l’extérieur, la télévision inondait d’images de sportifs dans l’effort les loukoums vivants que nous étions devenus, les marches en forêt étant un peu trop dures sous la chaleur. Car il faisait chaud, très chaud avec cette envie de trouver le bouton pour baisser la température. Mais c’était ou soleil agressif ou brume pluvieuse. Pas d’entre deux comme auprès de cette mer normande qui nous accueillit la semaine passée sous la pluie/ soleil/ pluie/ etc… Chaussures, pulls, toilettes et le monde au rendez vous. D’autres vacances commençaient, loin de la forêt mais près des supermarchés, avec déjà la nostalgie de cette liberté qui avait pourtant finit comme toute chose par nous lasser…

Par Laetitia Monsacré

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