27 novembre 2014
Au bonheur de Sagan

Vous applaudirez ici à vous faire mal aux mains. Parce que Sagan, parce que Prune. Il arrive que les rencontres soient ratées. Elles sont en effet un art…Prune Lichtlé, seule en scène dans Ma Sagan a rencontré cette auteur prolifique et injustement oubliée à la suite d’un chagrin d’amour. Guillaume Durand a lui écrit la préface d’Il était une fois Sagan car elle avait su le consoler au cours d’un déjeuner d’une déception amoureuse. Idem pour Anne Berest qui lui a rendu hommage dans Sagan 1954, une vraie réussite qui revient sur l’année de la sortie de Bonjour Tristesse. Françoise Sagan connaissait l’amour mais aussi la vie comme peu de gens. Venir voir cette pièce est l’occasion de s’en souvenir et de voir que  » l’intelligence, ce luxe qui n’est pas donné à tous le monde », vous est offert  avec tendresse, une heure durant  par cette comédienne qui a déjà enthousismé le public parisien et avignonais. Vous aurez ainsi envie de tout noter des ses pensées sur la solitude, l’argent, l’amitié,  avec une Sagan clairvoyante et à l’image des plus grands, capable en quelques mots d’en dire plus que d’autres ne le font en un ouvrage. Voilà quelques pépites: « La vitesse décoiffe les chagrins », « Les gens sont ce qu’ils font et rien d’autre », « je ne connais pas d’homme idéal, je connais des hommes », »l’indépendance c’est comme un muscle à développer », « le malheur est indécent et en plus il ne vous apprend rien » Des centaines d’autres sont à entendre dans cette belle mise en scène avec pour les dire, une comédienne plus qu’inspirée, adoubée par le propre fils de Sagan, c’est dire…

LM

Ma Sagan avec Prune Lichtlé, au Petit Gymnase jusqu’au 27 décembre 2014

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