19 mai 2017
Ariodante, la vertu joyeuse?

Ariodante, composé en italien en 1735 par Haendel était l’opéra par excellence pour castrats. Chacun sachant qu’ils n’existent plus, c’est désormais aux femmes que le rôle alto de ce fiancé de la princesse Ginevra, fille du roi d’Ecosse est dévolu, avec, après Ann Sophie Otter, la mezzo soprano Joyce Didonato attendue en cette version concert donnée au Théâtre des Champs Elysée. Las, après son forfait, voilà donc Alice Coote qui rentre en scène plus proche dans sa démarche de « Gare au Gorille » de Brassens que du répertoire baroque. Et pourtant, son « Scherza infida » de l’Acte II emporte le public des plus difficiles du TCE face à une Ginevra ( chantée en 2014 par Patricia Petibon) toute de soie rouge vêtue, chantée admirablement par Christiane Karg, comme dans ce magnifique « Io ti bacio, o mano augusta » de l’acte III, « Ô main auguste qui m’est douce, quoique sévère, je te baise. Tu m’es chère, bien qu’injuste, même fière, tu est celle de mon père ». Face à elle, le Polinesso de Sonia Prina, seule italienne du plateau est un régal- là encore un rôle de castrat, tandis que Mathew Brooke en roi d’Ecosse et Mary Bevan en Dalinda achèvent une distribution sans reproche. Au clavecin et à la direction d’orchestre, Harry Bicket ne démérite pas pour faire passer les trois heures de cet Ariodante de la plus plaisante façon qu’il soit.

LM

 

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