17 novembre 2015
Après

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Du bleu, blanc, rouge partout, de la Tour Eiffel à l’Opéra de Sydney. Des bleus, du sang, des linceuls. Depuis le retour dans ce TGV de Lausanne vide, avec fouille à bord et présentation des papiers d’identité, à essayer désespérément de capter le JT de France 2-seule TF1 fut accessible sur le smartphone d’une dame- Paris semble battre au ralenti. Rues quasi désertes, police invisible à l’exception de L’Elysée transformé en Fort Knox avec des hommes armés en gardant chaque mur, les abords du Bataclan envahis de cars vidéo, garés à quelques mètres seulement de là où ils furent tous parqués pour l’attentat de Charlie Hebdo, les Parisiens semblent entre eux; peu de touristes, repartis en masse, solidaires mais jusqu’à un certain point. Le film de la nuit de ce vendredi 13 novembre repasse sans fin aux JT et sur les chaînes d’infos continues, overdose de témoignages et de débats oubliant que le reste du monde connait des drames similaires chaque jour que Dieu et les hommes font.

La presse montre pour sa part sa capacité de recul, d’analyse ou d’humanité comme ces photos de visages en noir et blanc de victimes dans le Journal du Dimanche. Ils s’appelaient Véronique, Matthias, Pierre, Julia, Manu. Jeunes, très jeunes morts parmi les 129 disparus à jamais et les 700 personnes blessées, avec cette idée que, « pour chacune d’elles, cent fois plus sont impactées » selon le médecin urgentiste Patrice Pelloux, une fois encore présent sur les plateau de TV après le drame vécu à la rédaction de Charlie Hebdo.

Les mails d’annulation se succèdent; soirées, événements culturels, plus personne n’a la tête à se divertir. L’Opéra de Paris a pourtant choisi de reprendre ses représentations dès lundi, la plupart des théâtres aussi avec cette idée que sortir peut constituer un acte de résistance. Nous serons donc ce soir à Garnier pour La Bayadère, sans inquiétude mais avec cette sourde tristesse qui habite chacun de nous. Nous sommes tous ces morts et ces blessés. Que Dieu, Allah ou qui que ce soit les gardent.

La rédaction

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