12 juin 2014
Anna Gavalda/ Le charme est rompu

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La vie en mieux. On aurait bien aimé voir à quoi elle ressemblait, sous la plume de cette jolie blonde qui avait su saisir avec tant de talent notre époque, il y a déjà quatorze ans, avec son recueil de nouvelles Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part. Fidèle à sa maison d’édition, Le Dilettante-la chose est rare-elle a depuis enchaîné les best sellers  avec  Je l’aimais, plus d’un million d’exemplaires vendus et Ensemble, c’est tout à 2 040 000 exemplaires. Voilà de quoi rendre jaloux les écrivains qui plafonnent à 5000 exemplaires vendus et acerbes la plupart des critiques. C’est donc en toute objectivité que nous avons voulu lire son dernier livre paru. Deux parties, la première, côté femme, Mathilde-24 ans, l’autre, côté homme avec Yann, 26 ans, tous deux se colletant le quotidien d’une vie professionnelle qui débute cahin-caha, idem pour la sentimentale… Donc Mathilde: elle travaille pour son frère à écrire des commentaires bidons sur les sites dont il assure la gestion et dépense ensuite ce qu’elle a gagné en shopping et beuveries. A la suite d’un vol de son sac, elle rencontre un garçon laid, limite autiste mais qui va la rendre folle. « Vous pouvez appuyez plusieurs fois sur la touche avance rapide, vous ne manquerez pas grand-chose ». Ce n’est pas moi qui le dit mais l’auteur même à travers son héroïne qui effectivement n’est guère attachante avec ses problèmes existentiels aussi inconsistants que dans les romans américains de Sophie Kinsella ou Lauren Weisberger. Bref, voilà qui est tout juste bon pour la plage ou le RER selon l’époque de l’année et l’état de vos finances. Pour le jeune homme qui songe au premier chapitre à sauter dans la Seine, l’histoire se déroule en une soirée passée avec ses voisins, un couple fantasque composé d’une danseuse et d’un antiquaire chargés de représenter l’idéal absolu. Rendez vous compte, le mari ne dit pas « ma femme » mais « Alice » laquelle ne dit pas « je vais me coucher mais je vais m’allonger ». C’est léger comme une eau pétillante-aucune saveur donc- avec Anna Gavalda qui résume notre société bobo avec des slogans lapidaires du genre « Fly Emirates et tais-toi ». Au final, on a tourné des pages et rien retenu en se disant que le cinéma ne va tarder à récupérer le livre-les mauvais scénarios ayant en ce moment le vent en poupe…

AW

La vie en mieux d’Anna Gavalda publié chez La Dilettante

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