10 janvier 2012

Ce jour là,  je n’imaginais pas faire partie de la dégoûtante catégorie des « petits procureurs néostaliniens », immigrés de l’étranger en France pour infiltrer le tissu – si sain – de l’information hexagonale. Ce jour là -il y a plusieurs mois- j’ai reçu l’appel téléphonique d’une très gentille voix féminine, me disant qu’une équipe de télé souhaitait me rencontrer pour me poser une série de questions sur la présidence de Nicolas Sarkozy. Ça m’a fait plaisir. Les correspondants des média étrangers à Paris sont toujours heureux quand ils ont la sensation d’être pris au sérieux par leurs collègues français. Et c’est ainsi que ce jour là je me suis mis à réfléchir – entre un Nespresso ristretto et un Nespresso Roma – au bilan politique du président qui avait promis de changer la France avec Rachida Dati, le monde avec l’oncle Sam et notre galaxie avec Obi-Wan Kenobi et les autres chevaliers Jedi. Que la farce soit avec nous.

Portrait plus en ombre qu’en lumière
Peut-être que le film, dérivé du montage de 18 conversations avec 18 journalistes étrangers en poste en France, a donné une idée d’unanimité de la presse internationale dans certaines critiques au président de la République. Mais pourquoi s’en étonner ? Ce n’est pas à cause de la presse étrangère si, sur la tête de l’Elysée, il y a comme une épée  de Damoclès. Peut-être que ce documentaire a  montré plus d’ombres que de lumières. Mais l’Europe actuelle fait penser à la plus célèbre caverne de l’histoire de la philosophie : celle imaginé par Platon – dans sa République à lui – pour nous expliquer combien c’est difficile de  saisir la lumière de la vérité. D’ailleurs le pouvoir français n’est certainement pas le seul à subir les contrecoups de la crise. Peut-être que certains articles et couvertures de la presse internationale-en particulier britannique- ont été très durs au sujet de la France, mais les mêmes journaux n’épargnent pas les autres pays. Pourquoi se scandaliser ?

On verra dans cinq ans si, en cas de nouveau mandat, le président Sarkozy sera arrivé à changer la France avec Carla Bruni, le monde avec tante Merkel et notre galaxie avec Mister Lucas (pas Lionnel, le député des Alpes Maritimes, mais George, le réalisateur californien, père de Star Wars, de Obi-Wan Kenobi et des chevaliers Jedi). Que la force soit avec nous.

 

Par Alberto Toscano

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