13 octobre 2015
Air France, la honte, deux fois

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« Cette fois-ci, ce n’était que des chemises arrachées, ce sera bien pire ensuite ». Xavier Matthieu a pris la défense des salariés d’Air France dont cinq salariés ont été interpellés devant leur famille à 6 heures du matin ce lundi 12 octobre, tels des « voyous » dixit Manuel Valls, une garde à vue prolongée comme s’ils étaient des terroristes avec une condamnation qui pourrait aller jusqu’à cinq ans de prison avec sursis. L’humiliation, « l’indifférence aux souffrances que l’on cause, cette forme très grave de cruauté » comme l’écrivait Marcel Proust; vouloir réduire au silence en faisant payer des individus isolés tous ces hommes et ces femmes qui voient leur emploi menacé et leur vie avec. Une simple audition et une convocation suite à la plainte d’Air France n’a ainsi pas été une option pour ce gouvernement, rappelons-le de gauche, qui semble avoir eu la « main » sur les représailles judiciaires suite à l’agression du DRH d’Air France. L’image de la France à l’international préférée à la cohésion sociale de tous ces déçus du socialisme prêt à se tourner vers Marine Le Pen, dont on nous annonce qu’un Français sur trois est aujourd’hui prêt à élire aux plus hautes fonctions.

Répondre à la violence par la violence; « face aux pirates, en être aussi » comme dirait Paul Watson, fondateur de Sea Sheperd, qui sillonne les océans pour défendre les cétacés face aux bateaux usine armés de harpons guidés par des GPS. Les salariés d’Air France sont avant tout les victimes d’un système qui pratique le licenciement sans état d’âme, composé de prédateurs qui dégraissent à l’envi. Les deux cadres pris à parti ont payé pour tout les autres, incarnant ce rouleau compresseur qui broie la vie de ceux qui sont sur la mauvaise liste.

La chose est condamnable mais il serait bienvenu que cela provoque une prise de conscience plutôt que des jugements à l’emporte pièce et l’impunité une fois de plus pour ces bourreaux en chemise blanche devenus pour une rare fois eux-mêmes des victimes.

Par Laetitia Monsacré

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