19 octobre 2011
Acte I François Hollande

« Ils ne savent plus s’ils sont de gauche mais ils savent qu’ils ne sont plus de droite, c’est déjà pas mal ». La phrase de François Hollande a fait rire l’assemblée des militants et journalistes présents à la Maison d’Amérique latine ce dimanche 16 octobre – soir de sa victoire aux primaires socialiste-. Elle résume pourtant la difficulté majeure de sa campagne à venir, c’est à dire convaincre tous ceux qui ne savent pas encore pour qui ils voteront dans sept mois. En attendant, il régnait une atmosphère de soir de mai dans les salons et jardins de cet hôtel particulier du 7eme arrondissement où, après avoir applaudi les postes de télévision diffusant son premier discours en direct du siège du PS, les invités eurent le loisir de pouvoir le faire en face de leur candidat en chair et en os. Celui ci est arrivé vers 22heures par une porte à l’arrière, déjouant la meute de caméras, photographes et journalistes qui l’attendait devant l’entrée principale malgré les consignes de « bien vouloir rejoindre le jardin ». Littéralement soulevé et quasi projeté contre un mur avant d’atteindre  la scène sur la terrasse, il y donna son second discours – cette fois seul en scène. Rappellant au passage qu’il était en ces lieux « un peu comme chez lui » ayant été chargé en 1981 par François Mitterrand de sauver cette « maison qui tombait en ruine« . C’était il y a trente ans. La maison de l’Amérique latine a survécu. Le Parti socialiste aussi; il vient même de choisir démocratiquement son candidat. « 57% c’est bien »commentait Sylviane Agacinsky, épouse de Lionel Jospin lequel n’a, il est vrai,  jamais atteint de tels scores. « J’aurai voulu des slogans » se plaignait un militant, bien peu galvanisé par les boissons ici servies-eau plate, Coca ou jus d’orange. Ainsi, nul champagne à l’horizon mais des journalistes s’agitant autour des personnalités présentes comme Jack Lang « content d’avoir soutenu le bon candidat »et « très touché »de voir le couple Hollande/Royal reformé sur l’estrade. Jean Michel Ribes omniprésent et plus à l’aise dans l’opéra bouffe lorsqu’il concerne l’opposition (voir rubrique théâtre), n’avait pour sa part pas envie de rire de cette scène qui, vue quelques minutes plus tôt rue de Solférino, semblait presque irréelle et dans la plus pure tradition d’un soap opéra.  Pierre Bergé, incontournable,  était une fois encore de la partie, offrant bien volontiers un peu de « matière » aux chaines de TV, désespéremment à la recherche d’images. Il fallait voir ainsi ces cameramans ruisselant de sueur essayer de passer le barrage qui menait au paradis  devenu ici un bureau à la porte fermée au fond d’un couloir. « Même une micro image d’Hollande dans l’entrebaillement d’une porte, ça nous interesse vu que l’on est en continu » expliquait l’un d’eux travaillant pour une chaine d’infos BFM TV. Aussi toutes les attentions étaient-elles tournées vers cette sorte de cénacle où l’on attendait d’être introduit à l’image de  Serge Moatti,  en tournage pour son carnet de campagne qui sera diffusé le 6 novembre sur France 3. Puis comme une trainée de poudre, la rumeur courut: il était parti. Bientôt, l’on su où: à la Rotonde, rare restaurant ayant dans le quartier une salle à l’étage. De quoi fêter enfin tranquille la fin du premier round…et prendre des forces pour les suivants.

par Laetitia Monsacré

The Pariser était bien placé pour la photo mais  la cohue générale couplée à  la course désormais  frénétique de  François Hollande- la netteté est une option que nous ne pouvons malheureusement  offrir à nos lecteurs

 


Primaire PS, 1er tour: arrivée de François… par Mediapart

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