19 septembre 2014

xavier dolan mommy affiche_0

Mommy, Trahisons, Le royaume. Un film, une pièce, un livre. Le point commun: ils font l’événement de cette rentrée culturelle, du moins chez ce que l’on nomme les « milieux autorisés ». Parce que pour ce qui est du public en général, pardon. « S’il ne faut pas donner au public ce qu’il aime mais ce qu’il pourrait aimer » dixit Jacques Chancel, il n’est pas évident que ces trois exemples ne confirment le fossé qui existe entre critiques et public. Le public, celui qui a bossé toute la semaine et ouvre le plus souvent un livre pour se détendre, va voir un film pour s’évader ou une pièce pour vibrer à l’unisson. Dans le cas du film de Xavier Nolan, qui a raté de peu la Palme d’or de Cannes, vous découvrirez en format carré, si vous pouvez supporter la violence d’un fils qui tabasse sa mère après qu’elle lui ait demandé s’il a été finit au « pipi », toute la grossièreté qu’offre le québécois; la pièce de Pinter donnée pour la première fois à la Comédie Française est, elle, à l’image des fauteuils du Vieux Colombier- inconfortable et pas vraiment inoubliable même si elle est servie par une distribution des plus « bankable »-Denis Podalydès et Laurent Stocker. Quant au livre d’Emmanuel Carrère, qui n’a pas été retenu à la stupéfaction générale pour le Goncourt, pas sûr que les 600 pages encensées par les journalistes ne semblent quelque peu austères aux potentiels lecteurs ultra sollicités en cette rentrée littéraire. Il faudra pourtant l’avoir « lu » sous cette pression qu’est le parisianisme et cette presse endogène qui finit par en être épuisante. Et de moins en moins prescriptrice en ces temps où un sou est un sou pour de plus en plus de gens- à l’exception de ceux que l’on croise dans les palaces parisiens nouvellement ouverts- le Peninsula, ou réouverts comme le Plaza Athénée, au luxe de plus en plus hyperbolique. Une solution: faire comme Niki de Saint Phalle: prendre une carabine et tirer. Droit devant.

LM

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