15 juillet 2012

Alain pensait pourtant être dans le bon sens. De retour pour Paris , ce fameux samedi de  grand départ avec à la clé, ce plaisir d’ être en décalé. Oui mais voilà , c’ était sans compter sans ce groupe UCPA qui avaient décidé avec force de bagages d’ investir le wagon 15 qui était censé pouvoir l’accueillir malgré qu’il n’ait pas de place attribuée. Le compartiment  prit rapidement des allures de wagon à bestiaux. Ayant le tort d’ avoir un chat qui s’ était oublié dans son sac posé sur ses genoux en attendant le train à la gare, c’ est gêné pour lui-même et forcément pour son entourage qu’ il dût prendre place à côté d’ une grosse bonne femme qui n’ avait pas prévue d’ occupation particulière pour les trois heures à venir. Elle ouvrait sans cesse son sac avec la fermeture à zip puis le refermait pour se saisir d’ un stick désodorisant qu’ elle portait à son nez toutes les minutes, pianotait sur son portable, mangeait un caramel avec le petit papier qui crisse bien, bref, la compagne idéale de voyage qui plus est, avec un fessier qui débordait plus que de raison de son siège. Ainsi, elle s’ occupait comme elle le pouvait,  en faisant bien comprendre à Alain que sa proximité lui était extrêmement désagréable. Il faut dire que des volutes d’urine féline remontait à l’ occasion et qu’il fallait bien reconnaitre que ce n’ était pas des plus liant; maintenant cette odeur de lavande chimique  de stick pour nez n’ était pas non plus un bonheur-loin de là. Après avoir épluché dans tous les sens son journal, l’ envie  prit alors Alain de récupérer un livre dans son sac et venir à nouveau se coincer dans son siège dans lequel il fallait quasiment se glisser avec un chausse pied. « Vous allez avoir mon sac en plus » lança-t’il alors à la cantonnade à sa voisine qui explosa alors, hurlant dans le wagon:  » Et en plus vous faites de l’ humour avec l’ odeur corporelle qui est la vôtre! ». Alain se sentit totalement piégé, tentant un timide –« mais c’est mon chat… » Puis reprenant ses esprits, il attaqua sur le fait que incommodé pour incommodé, avec ses fesses à elle, qui débordaient sur son siège, ils étaient quitte…Lyon  approchait. Alain allait jusqu’à Paris mais était bien décidé à ne plus supporter cette cohabitation, contrit de devoir capituler mais plus encore de devoir tenir deux heures de plus. A l’arrêt, il se leva alors,  « le supplice prend fin ici Madame », tentant de traverser le wagon tel un seigneur, afin de pouvoir compter sur un quelconque crédit quant à sa mise. Quelques wagons plus loin,  il trouva un siège à un espace quattro , à côté d’ une famille avec un enfant en bas âge, dont les cris remplacèrent la tension larvée de la cohabitation précédente.  Heureusement le chat dormait, tandis qu’Alain essayait de lire malgré le bruit ambiant. « La SNCF espère que vous avez fait un agréable voyage ». Le train entrait enfin en gare; il respira un grand coup, posa la sac avec son chat sur son épaule, attendit encore dans le couloir, maudissant cette odeur acide qui le faisait passer pour un homme à l’hygiène défaillante puis marcha d’un pas rapide sur le quai, son pantalon taché. Dehors, il pleuvait. Il conçut alors une certaine joie que la pluie lave un peu le tissu à défaut de sa réputation, à jamais compromise dans ce wagon 15.

Par April Wheeler

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