18 mars 2013
Un navet et une crucifixion, vivement le printemps…

A croire que les journalistes de Télérama et du Figaroscope en avaient besoin de remplir leur quota « comédies débiles mais dont on va éviter une fois encore de dire du mal » pour recommander à leurs lecteurs l’affligeant 40 ans, Mode d’emploi. Dernier opus de l’affligeant metteur en scène Judd Apatow, dont les titres des films savamment relayés par les affiches vous mettent généralement en garde contre ces navets venus tout droit d’outre Atlantique -du junk movie- le film qui commence par une scène d’orgasme sous une douche, puis une dispute niveau mental douze ans sur le Viagra, continuant avec des horribles gamines moches et mal élevées -les vraies filles du réalisateur-  qui fait aussi jouer sa femme dans la vie laquelle parle comme un canard, enchaînant ensuite avec des blagues de potache très pipi-caca, plus nulles les unes que les autres. The American way of life and thinking dans toute son horreur que le journaliste de Télérama trouve être « une façon hilarante de mettre les pieds dans le plat » rajoutant que l’on s’identifiera à eux quel que soit son âge. Pour se faire rembourser le billet, son nom est Jacques Morice. Le journaliste qui a signé « irrésistible et bien vu » dans le Figaroscope n’a, lui, pas osé mettre son nom…

Camille Claudel, au bout de l’ennui

Dans un autre style totalement différent, Camille Claudel 1915, risque bien lui aussi de vous faire regretter l’achat de votre billet, même si avec la fête du Cinéma, la perte est jusqu’à mercredi limitée à 3,50 euros. Bruno Dumont, pas franchement un comique, filme le temps qui passe-lentement très très lentement dans cet asile pour malades mentaux où Camille Claudel/Juliette Binoche a  gentiment été placée pour son « bien » par sa famille. La caméra quitte rarement le visage ravagé de cette prisonnière qui comme dans les pièces de Beckett attend la visite de son frère annoncé, Paul, le poète. L’actrice est impeccable, jouant son rôle très « performance », mais quel ennui pour le spectateur… Des vraies malades défilent, la nature est aussi froide que ces longs plans séquences. Voilà à déconseiller à toute personne avec des idées noires. Et aux autres, histoire de ne pas leur en donner… Entre la bêtise crasse d’Apatow et l’apathie de Dumont, un conseil, restez chez vous ou allez voir autre chose: Jappeloup-vous en aurez pour votre argent ou Alceste, une vraie bonne comédie française qui cela ne trompe pas, est toujours après trois mois à l’affiche…

AW

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