Saint Laurent sans Yves

Mary Quant n’est pas la seule, dans le monde de la mode, à raccourcir les choses… Après la mini-jupe, voilà la nouvelle tendance des marques : virer les prénoms! A l’ image de Chanel, ou Hermès, Gabrielle et Émile n’ayant jamais eu les honneurs de leur marque, voilà désormais Dior, avec Christian qui s’est perdu en route et Saint Laurent sans le « Yves » qui présentait ce lundi soir un défilé rockissime devant une salle où les places étaient pour le moins comptées! Nul décor dans la Galerie haute du Grand Palais mais un catwalk classique, des sièges et un standing sans un centimètre de libre pour voir défiler sur une musique assourdissante la deuxième collection de Hedi Slimane qui a réussi la gageure en mode homme de donner envie à Karl Lagerfeld de « dégraisser » selon les dires du créateur pour entrer dans ses costumes « slim ». En ce qui concerne les femmes, c’étaient Perfecto, chemise de bûcheron, robes de collégiennes un peu paumées, gilets en mohair irlandais et paillettes sur les blouses ou les collants pour la touche glamour- de quoi ravir Lou Doillon ou Etienne Daho au premier rang. Quant à Anna Wintour, pas sûr que cela corresponde à ses goûts même si la numéro 2 du Vogue US, Grace Coddington- la rousse vue dans The September Issue– m’a glissé tandis qu’elle tentait de retrouver sa limousine, « I loved it ». Reste qu’avec un blazer boutons dorés, un duffle-coat ou une veste en peau que l’on trouve dans toute bonne friperie se respectant, il y avait de quoi être un peu circonspect et sur le net, les commentaires n’ont pas tardé avec une collection comparée à la marque Mango… Le final, de sublimes mannequins arrivant en même temps dans des fourreaux de cuir noir, avaient cependant du « chien » et François -Henri Pinault, le propriétaire de Saint Laurent mais aussi de Gucci, Balenciaga, Stella Mc Cartney, Alexander Mac Queen- sans sa femme Salma Hayek- affichait un air ravi de cette reprise en main très rock de la maison Saint Laurent où l’esprit de son génial artiste-créateur a bel et bien disparu, à la différence de Dior… Un peu sonné par la musique, Franz-Olivier Giesbert semblait lui, se demander ce qu’ il faisait là -Valérie Trierweiler n’est pas venue cette fois- à part accompagner sa rédactrice en chef de Elle de femme, Valérie Toranian. Dix minutes plus tard, une nuée de photographes tentait de prendre des photos de Kirsten Dunst, tandis que des portes bien gardées conservaient le secret du décor imaginé sous la grande nef par Karl pour le défilé Chanel du lendemain. Voilà qui sera sans doute moins cuir et moins destroy…

LM

Jessica Chastaing, très glamour contrairement aux mannequins...

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