8 octobre 2011
25 ans, la fin de la jeunesse

Le champagne  coulait en continu au Grand Palais pour les 25 ans de Paris Première. Un quart de siècle , il est vrai , cela se fête, d’autant que depuis sa création dans un tipi en dur du feu quartier Beaugrenelle, la chaîne du câble créée par la Lyonnaise des Eaux s’est mariée. Et avec un bon parti, puisqu’elle a épousé en 2004 celle que l’on appelait encore il y quelque années la petite chaîne qui monte-j’ai nommé M6. 2001, Loft Story: les ébats de Loana passionnent chaque semaine 7 millions de français et lancent la télé réalité, installant M6 dans la cour des grands-c’est à dire des recettes publicitaires qui vous font passer d’un décor avec une table et deux chaises à un plateau Bouyguesque. Paris Première cultive alors son pré carré exigeant et culturel avec de belles émissions considérées aujourd’hui comme élitistes telles aux Arts etcetera, Recto/verso ou l’art lyrique vu par François Roussillon. Dix ans plus tard, M6 est devenue la chaine la plus rentable du PAF devançant TF1 avec une ligne éditoriale très Prisma Presse. De « Voici » à « Capital », c’est tous les magazines bankables de la presse écrites qui trouvent ici leur déclinaison sur le petit écran avec des tranches info qui ressemblent à ces journaux gratuits distribués dans le métro- jeunes, rapides, séduisants. Car, c’est le public de presse là – actif, citadin et pressé qui consomme et donc pour lequel les programmes sont désormais conçus. Le « Respirez vous êtes sur France Inter » est devenu «Consommer, vous êtes sur M6 » et de fait s’applique à Paris Première qui en dehors de la mode, du divertissement et quelques zones de turbulences comme « ça balance à Paris » ne recherche plus guère à servir la diversité qui était à son origine. Ce n’est plus, en tous cas, sur son antenne que vous découvrirez la relève culturelle de demain, dans une offre culturelle que plus aucun médias ne s’attache à défricher. Reste cette saison l’arrivée de Guillaume Durand dont un portrait hallucinant de maitrise exécuté par Franck Bouroullec sur la scène du Grand palais rappela que les arts plastiques peuvent être un art vivant; souhaitons lui qu’il prouve que, loin de la présidentielle, il y a une vie et que l’on retrouve dans son appartement grâce à ses invités l’esprit des salons de Mme du Deffand où l’on était prié de venir accompagné de son intelligence…

par Laetitia Monsacré

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