On aboie sur...
...Preljocaj danse avec la mort à la Villette
Bientôt on reconnait les premières notes; ce sont celles du Requiem de Mozart. Enivrant, sublime surtout lorsqu’il est servi par Castelluci et Raphaël Pichon à la baguette comme au Festival d’Aix en 2020 ou, comme ce soir, par le ballet d’Anjelin Preljocaj. Et, si on a une nette préférence pour la musique du compositeur autrichien ou de Bach face aux passages hard-rock, tout comme pour les sièges de la Cour de l’archevêché (ceux de la petite salle de la Villette vous feront le même effet qu’un cour de pilates), les lumières d’Eric Soyer et les costumes imaginés par Eleanora Peronetti achèvent de transformer la soirée en un moment de grâce heureuse. La poésie s’y invite sous la forme de deux Pierrot, Deleuze s’y ajoute pour citer Primo Levi « c’est une certaine honte d’être un homme » tandis qu’un pied nu, en pointe, glisse du front d’une danseuse jusqu’à finir à la verticale dans un pas de deux dont le chorégraphe installé avec son ballet à Aix, confirme avoir le secret. Le tableau final mêlant le noir et le blanc fera le bonheur des esthètes dans ces Requiem(s) à retrouver cet été à Montpellier.
LM
Requiem(s) à la Villette jusqu’au 6 juin 2024, puis Montpellier du 4 au 6 juillet