10 janvier 2015
Shakespeare version Mats Ek

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La direction change mais les usages demeurent : comme à chaque rentrée de janvier, le Palais Garnier invite une compagnie européenne sur sa scène. L’élue en 2015 est le Ballet Royal de Suède, avec Juliette et Roméo, relecture contemporaine de l’histoire des amants de Vérone par Mats Ek, venu en personne saluer à la fin de cette première où se pressait une foule de directeurs d’opéra pour un gala Fedora, fédération européenne des associations de mécènes de l’art lyrique.
Si la danse prenait parfois l’allure d’une affaire de famille puisqu’on pouvait remarquer la femme du chorégraphe, Ana Laguna, assez magnétique dans le rôle de la Nourrice, et Niklas Ek, son frère, en Prince, on retiendra surtout les duos assez classiques entre les deux amoureux, à l’instar de celui qui referme le premier acte, baigné dans les ombres lunaires d’un buisson. Appuyé par le romantisme exacerbé de la musique de Tchaïkovski, le drame s’égare parfois dans les rivalités masculines, au risque de perdre le spectateur, tandis que l’on garde en mémoire l’ultime tableau où les morts s’immobilisent sur le dos, les jambes en l’air, à l’image de celles du couple maudit, ultime trace immobile comme les branches d’un arbre. Un symbole d’éternité.
GL
Ballet royal de Suède, jusqu’au 10 janvier 2015

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