23 mai 2012
Roue de hamster

Chaque année, en mai, Cannes se détache du continent. Ceux qui y viennent pour le festival cessent d’être français/étranger, père/mère ou UMP/socialiste. Quinze jours durant, ils vivent pour le cinéma ou du cinéma. Cherchent avidement quel film va les faire s’extasier ou comment l’on va parler d’eux, avec au m2 la plus grande concentration de journalistes qui soit, toutes nationalités confondues. L’an dernier, malgré un cru que tous disent exceptionnel, la fête avait été un peu gâchée par l’affaire DSK, la roue semblait un peu tourner dans le vide. Pour ce 65 ème anniversaire, pas de coup de théâtre à attendre du coté de François Hollande, la fiction a donc toute la place avec des films qui s’enchaînent sans vraiment créer ici l’émotion.  Aussi sommes nous tous, depuis une semaine, un peu réduits à être des hamsters badgés plus ou moins heureux, oscillant entre un instinct de survie qui pousserait dans le premier train pour sortir de la cage et un autre, à se dire que demain, il y aura LE film.

Sortir ou voir des films, il faut choisir

Une pépite comme l’avait été Le Havre, une découverte comme La guerre est déclarée, un phénomène comme The Artist. Reste qu’à plus de la moitié du festival, certains disent avoir vu des bons films-De rouille et d’os a fait l’unanimité alors on commence à lui trouver des défauts-qu’il a, tandis que d’autres parlent désormais plus des soirées que des projections où il sont allés. Voilà pour la sélection officielle qui constitue en grande majorité les films repris dans les journaux, avec pourtant, comme Mekong hôtel, du réalisateur thaïlandais qui avait gagné la Palme d’or il y a deux ans, l’unique talent de vous permettre de continuer votre nuit- une chambre silencieuse étant un luxe inaccessible à la plupart à Cannes. Jean Pierre Mocky que l’on connait pour son franc-parler n’a pas non plus tort lorsqu’il dit que viennent ici toujours les mêmes- Resnais, Audiard, Cronenberg, Loach, Moretti. De quoi entretenir cette idée de roue qui tourne et retourne sans arrêt sur elle-même avec un jury qui accueille même désormais les créateurs de mode …

Par Laetitia Monsacré

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