1 janvier 2012

Dix ans et déjà plus toutes ses dents…Voilà l’euro, chahuté et accusé de tous les maux en ce dixième anniversaire avec, il est vrai, une baguette qui a augmenté de 30 %, un petit noir au comptoir de 45 % et le litre de sans plomb de 54 %. De quoi donner des arguments à Marine Le Pen qui verrait bien revenir notre bon vieux franc tout comme ses partisans à 70 %, et retrouver  Delacroix, Pascal, Montesquieu et Saint Exupéry, plus élégants c’est un fait,  que les dessins qu’aucun de nous ne pourrait décrire faute de les avoir identifiés… Maintenant, il ne faut plus que sept mois avec un SMIC pour s’acheter une Clio contre un an avant l’euro et les TV et autres appareils photos ou ordinateurs sont bien plus accessibles qu’avant. Pourtant, un français sur deux dit ne pas aimer cette nouvelle monnaie même si  les deux tiers ne se voient pas revenir en arrière. Et il est amusant de voir que ce sont les 65 ans et plus, selon un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche, qui le plébiscitent le plus-46%- contrairement aux jeunes et aux 35/49 ans qui eux considèrent à plus de la moitié des sondés comme une mauvaise chose. Ils sont d’ailleurs majoritaires à vouloir un double affichage des prix-pour quoi faire, se demande-t-on?- et 80 % à penser que l’euro est responsable de la hausse des prix malgré le fait que la boulangère nous affirme que l’augmentation du prix du blé, du lait et tout le reste sont les grands coupables.

Quoi à la place?

Alors, faudrait-il lancer « la semaine sans euro » sur le modèle du programme phare de France 2 en cette nouvelle année, « La semaine sans électricité »? Ce serait amusant que l’on nous redistribue, une semaine durant, nos vieux francs et regarder la tête que font les commerçants lorsqu’on leur tend un pièce de 10 francs; encore plus amusant, passer la frontière et tester l’effet sur nos voisins belges ou italiens? Plus sérieusement, vous l’avez lu partout, l’euro a permis une inflation contenue à 2 % de hausse des prix par an et des taux d’ intérêt les plus bas depuis 1960, même si acheter son appartement devient un privilège réservés aux héritiers ou étrangers à Paris vu les prix de l’immobilier. C’est simple dans certains quartiers, le prix en francs est devenu celui en euros!

La vérité, c’est qu’aujourd’hui, personne n’a les moyens de renoncer à l’euro; et si la Grèce a reconnu avoir falsifié ses chiffres pour y avoir droit, cela coûterait près de 6 à 19 % du PIB sur dix ans pour la France de revenir au franc et rien que 2 milliard d’euros pour frapper à nouveau la nouvelle monnaie. Avouez que cela fait cher le retour en arrière…Tous ceux qui ont plaidé pour l’Europe l’ont dit : sans un transfert des pouvoirs budgétaires au niveau communautaire, l’impasse était assurée. Nous y voilà, il s’agit donc de passer à la deuxième phase en réalisant que dans la vie, on n’a rien sans rien…

Par Laetitia Monsacré

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