7 novembre 2012
Hot dog, cocktails et le juste résultat

Le Harry’s New York Bar à Paris, c’est « the place to be »  le soir des élections américaines. Depuis 1924,  son« straw vote » -un vote de paille- très sérieux (obligation de montrer sa carte d’identité et vérification que la personne n’a pas déjà voté), permet aux expatriés américains de voter. Plus fiable qu’une bonne partie des instituts de sondage, celui-ci, véritable baromètre des élections américaines, ne s’est trompé que deux fois en 87 ans et 25 élections. Alors quand, avec 305 contre 186 , Obama fut donné vainqueur à minuit, on était ici content même si toujours inquiet…La nuit serait longue même si l’établissement devait fermer à 2 heures et qu’avec une haie d’hôtesses et des vigiles dehors, on a un peu perdu ce côté bon enfant des autres éditions. Maintenant, qui a encore envie de rire en ce moment?
Exclusivement réservés aux invités, la première salle est déjà bondée en début de soirée. Décorations bleu-blanc-rouge, drapeaux américains, affiches de campagne et photos des candidats ornent la grande salle du sous-sol tout en longueur, au bout de laquelle trône un écran géant diffusant des images de la chaine CNN mais que personne ne regarde. D’ailleurs, les groupes formés de journalistes et invités triés sur le volet parlent plus volontiers de leurs précédentes rencontres et actualité culturelle qu’élections américaines. Ne restait qu’à jouer des coudes pour atteindre le bar où l’on pouvait siroter l’un des mythiques cocktails, avec en plus Le Obama avec crème de cherry-très fort et le Romney, absinthe et concombre- écoeurant. Un signe?

Ambiance pas très électrique

Au dire des habitués du lieu, l’ambiance semblait avoir du mal à prendre, résultat du peu d’engouement pour cette campagne, marquée par les difficultés socio-économiques- d’ailleurs ici, l’open bar c’est fini!- qui « plombent » le moral un peu partout. Et puis le yes, we can, on a vu!  Les espoirs sur proportionnés du début semblent maintenant loin. Mais avec les hot-dogs et les cheese burgers qui passaient sur des plateaux et les barmen, so chic and nice, impossible de ne pas bouder cette soirée avec ces américains qui savent comment mettre l’ambiance, parlant entre eux dans une bonne humeur légèrement alcoolisée, surtout pour les porteurs de bracelets, pour eux les cocktails étaient à volonté… Isabelle Mac Elhone, la patronne fendait la foule d’invités, impériale avec cette idée que les élections passent et qu’elle reste toujours la même, élégante et charmante. Une vraie first Lady…

Vers minuit, des cris fusent,  la tension monte, mais plus à l’extérieur que dans la salle du bas désertée. Les caméras ne filment pas grand chose, les gens crient sans savoir pourquoi; on ne saura rien de toute façon avant cinq heures du matin. A cette heure là, les verres seront rincés et le personnel aura tout nettoyé. Et le Harry’s bar sera de nouveau prêt à accueillir la foule  dans quatre ans ou dès le lendemain, pour les habitués…

 

Par Marie Jeanne Kimberley

Des supporters souvent pro-démocrates s’étaient rassemblés en nombre dehors, sans pouvoir entrer…

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