31 janvier 2012
Deux femmes, trois jours

 

Le nu féminin a toujours fasciné les photographes, condamnés bien souvent à vivre grâce à ce qui le masque: les vêtements de mode. Alors, quand les années ont passées et que la renommée est enfin là, ils sont nombreux à s’y adonner; cela donne souvent des clichés d’affamés, enfin libres de se nourrir. Et là, quelle nourriture rêvée que celle du corps de Laetitia Casta…On a vu, revu celui-ci et pourtant c’est une  impression absolue de redécouverte que d’entrer dans cette salle de la Maison Européenne de la photographie; 33 photos en noir et blanc et en argentique prises sur trois jours que tel un ange, Dominique Issermann offre aux regards des terriens. Il y est question de surfaces brutes créées par l’architecte Peter Zumthor et d’eau jaillissante. C’est en effet dans les thermes de Vals en Suisse, au graphisme et à l’épure sublime que la photographe et son modèle ont « dialogué » pour atteindre une grâce rare que seul l’abandon offre dans les portraits, a fortiori de nu. Liane ou vestale, main ou sein, silhouette ou gros plan, ombre ou lumière, souveraine ou fugitive, Casta s’étale, respire, inonde celui qui la regarde avec une pureté irréelle. C’est renversant de beauté et cela laisse sans mot. Il n’y en a d’ailleurs quasiment aucun pour présenter l’exposition, qui ressemble à un rêve éveillé- celui de deux femmes qui se sont  rencontrées.

LM

Maison Européenne de la Photographie jusqu’au 25 mars 2012- Des photos à retrouver dans un très beau livre grand format publié aux éditions Xavier Barral

 

 

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