30 novembre 2015
COP21, J +1

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« Il faut décarboniser ». Le correcteur d’orthographe de votre ordinateur ne connait pas encore le mot. Il faudra pourtant que Larousse le fasse rentrer en 2016 dans son dictionnaire, à en croire les commentateurs de ce sommet qui a débuté ce lundi 30 novembre, à la plus grande joie de la planète; et accessoirement de Paris qui a vu son périphérique et ses autoroutes vidés du vulgus pecum. Seuls Obama, Poutine et Cie ont eu le droit de polluer ce lundi la capitale avec leurs véhicules respectifs-ils n’étaient pas en covoiturage- et se sont soigneusement évité lors du déjeuner dont le menu nous a été révélé par le quotidien Le Parisien- toujours à la pointe du journalisme. Soupe de navet, suprême de volaille-bio?- et Paris Brest donc pour les chefs d’état qui ont eu quelques minutes devant le micro pour expliquer combien la situation est grave.

Des enjeux colossaux pour le bandeau d’ I TV, une conférence historique pour BFM TV qui s’attarde sur le super camion six roues motrices blindé que le GIGN a bien voulu prêter aux Nations Unies pour protéger les chefs d’état des 199 pays présents qui ont bravé les « forces du mal » pour être là. Ils ont d’ailleurs marqué une minute de silence pour les victimes des attentats parisiens, oubliant au passage tous les autres qui, chaque jour, tombent sous le feu des djihadistes. Mais, passons et revenons aux questions de circulation pour les Franciliens en ce black Monday- pas le bon jour pour prendre l’avion ou aller au Salon du Cheval à Villepinte. Et écoutons religieusement les professions de foi de nos dirigeants.

Victor Hugo, Poutine, poètes du jour

Car, François Hollande l’a rappelé: « Nous n’avons pas le droit de décevoir » et les « bons sentiments ne suffisent pas car nous sommes au bord d’un point de rupture ». Dont acte. Le président chinois, première puissance économique mondiale et donc, premier pollueur de la planète cite Victor Hugo: « Face à des difficultés extrêmes, il faut savoir trouver des solutions extrêmes ». Plus terre à terre, Angela Merkel parle du nerf de la guerre, l’argent. 100 milliards de dollars pour aider les pays pauvres à éviter de polluer autant que les pays riches et un doublement des investissements allemands en matière d’écologie. Vladimir Poutine, arrivé en retard et donc pas sur la photo,  passe presque pour un poète en parlant des forêts de la Grande Russie, évoquant également des nanotechnologies pour régler tous les problèmes, recherches qui ne profiteront évidemment pas plus au reste du monde que l’envoi de Spoutnik. Sur les hydrocarbures hyper polluants qui constituent la principale richesse de la Russie, motus. Enfin, Obama a tel un enfant de coeur fait amende honorable pour reconnaitre que son pays était une des sources du problème. Il se remettra de cette confession ce soir en allant dîner dans un restaurant parisien, tenu bien sûr secret, qui va se transformer en forteresse- les voisins vont être contents.

Vous êtes à la table Hollande ou Royal?

Tous sont en tous les cas d’accord pour se donner du mal pour les générations futures même si elles ne voteront pas pour eux et pour éviter un « Flopenhague », en référence à la capitale danoise où aucun accord n’avait été trouvé. Sachant que accord s’il y a veut dire texte qui ne comporte aucune sanction s’il n’est pas appliqué par un Etat, voilà qui confirme pourquoi les militants sourient jaune devant ce grand barnum où pour le déjeuner, il y avait la table Ségolène Royal ou la table Manuel Valls, comme dans les mariages bourgeois! Au JT de France 2, on avait coeur à associer le citoyen en l’alléchant par une réduction de ses factures à la clé s’il devenait plus ecoresponsable tandis qu’au JT du 20 heures de samedi soir, on a pu découvrir un militant écologiste traité comme un détenu assigné à résidence, malgré son casier judiciaire vierge. L’etat d’urgence pour legitimer un état de non droit, voilà ce qui est surtout au programme de cette semaine. A suivre donc dès demain où Jim sera au Bourget…

Par Laetitia Monsacré

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