1 février 2012
Chasseuse de regard

Dépêchez-vous, il vous reste jusqu’à seulement dimanche pour aller voir la très belle rétrospective-certaines photos sont totalement inédites- consacrée à Diane Arbus, cette photographe américaine au Musée du jeu de Paume. Adepte de la différence et de l’étrangeté, elle passa sa vie-courte, et à laquelle elle choisit de mettre un terme en 1971- à la traquer où qu’elle soit; jumelles, transexuels, travestis, obèses, monstres, trisomiques, nains, naturistes, c’est définitivement aux acteurs « en marge » par la volonté ou à leur corps défendant qu’elle s’est intéressée. De tous ces gens, « chaque différence est ressemblance », elle saisit les grimaces, les traits, les corps mais surtout les regards. Car Diane Arbus avait ce talent unique, accompagné par un cadre parfait, de capter l’âme des êtres qu’elle photographiait, ironique dans les titres de ses photos comme pour « la débutante de l’année »-une femme fanée allongée dans un lit, ou laissant juste l’extra-ordinaire fait une irruption dans cette Amérique des années 60 qu’elle immortalisa en faisant des séries exposées de son vivant dans les plus grande collections. Telle une anthropologue, « je vois la divinité dans des choses ordinaires «  disait-elle,  cette femme avait à coeur de célébrer les choses telles qu’elles sont, faisant sienne la phrase de la grande photographe Bérénice Abbott « plus on est précis, plus on devient général ». De quoi méditer pour beaucoup…

LM

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