29 novembre 2015
Cabrel, de retour sur terre

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Anormalement normal. Cabrel a sorti en avril dernier son dernier album In extremis, après sept ans de silence. Sept ans de réflexion, le temps selon certains scientifiques que toutes les cellules soient régénérées. Et tout comme Jimlepariser qui se refuse de twitter, Cabrel s’est offert le luxe de se passer des plateformes de téléchargement. Le CD sinon rien. Et la scène avec l’Olympia ces 28 et 29 novembre 2015 comme un retour à ce public qui ne cesse de lui être fidèle.

C’est sur ce personnage très discret- « la télévision, c’est ce que j’aime le moins »– que France 3 a pourtant réussi à réaliser un superbe documentaire en septembre dernier , avec des people-fan comme Sandrine Kiberlain qui, les uns après les autres, ont rendu hommage à ce chanteur né du côté des châteaux Cathares- ayant donné lieu à cette sublime chanson« les chevaliers cathares pleurent doucement au bord de l’autoroute quand le soir descend »…

Ainsi, pas un jeune des années 80 qui n’ait trouvé un copain pour chanter à la guitare Petite Marie, Je l’aime à mourir, Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai. Il y eut aussi Quelqu’un de l’intérieur« ils verraient des couleurs, ils savent même pas qu’elles existent », C’est écrit- un miracle de basses et d’orchestration ou encore pêle-mêle Leila et les chasseurs, Les Chemins de traverse, Edition spéciale ou Saïd et Mohamed toujours autant d’actualité, « elle doit faire chanter d’autres miroirs au bout d’un autre couloir » et cette superbe chanson sur sa mère,  Une star à sa façon, bref la liste est trop longue.

Depuis, il y a eu le magnifique album Carte Postale et Un samedi soir sur la terre, celui un peu décevant des reprises de Bob Dylan et donc en cette année 2015, In extremis, avec un titre qui est absolument un chef d’oeuvre, Dans chaque coeur, revenant sur la crucifixion de Jésus « C’est de l’amour que j’ai voulu vous donner »,  avec cette idée qu’il n’y a que Francis Cabrel pour écrire une chanson aussi inspirée, après Bach et sa Passion selon Saint Mathieu

Le titre qui ouvre l’album, Dur comme fer s’attaque sur des accents country à nos chers hommes politiques « qui promettent de la tribune ce qui ne tombera que de la lune »tandis que Partis pour rester fait, lui, la part belle à la vision toujours un peu cynique de Cabrel sur notre triste condition humaine. Du bon swing avec Les Tours Gratuits, « comme la vie est mal faite, un jour elles s’en vont », nul doute qu’à l’Olympia ce soir, on sortira les chandelles et l’on réalisera que le temps est passé depuis ces années où l’on était jeunes, découvrant l’amour avec Cabrel et ses chansons qui plaisaient autant aux filles qu’aux garçons. La chose est rare.

LM

Francis Cabrel à l’Olympia le 29 novembre 2015, à 17 heures

« Dans chaque coeur il y a un printemps caché, c’est le trésor qu’il vous faudra rechercher entre les pierres et les herbes séchées » 

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