27 janvier 2018
Trump, an I

L’écrivain américain Paul Auster ne le nomme jamais. Pour lui, il est numéro 45. Devenu il y a un an le 45 ème président des Etats Unis, Donald Trump était cette semaine pour la première fois pour un président américain à Davos, Il y a fustigé une fois de plus la presse, s’attirant les sifflets de l’audience. Après un début de présidence qui effraie les uns ( sa destitution est demandée par plusieurs milliers d’américains et pourrait bien arriver pour les procès à venir pour harcèlement sexuel faisant dire au président des démocrates « que ses jours sont comptés »– on se souvient de la mesure d’impeachment lancé contre Bill Clinton dans l’affaire Monica Levinski) ou ravie les autres, friands de ses nombreux tweets et émerveillés devant la reprise économique américaine. Président populiste s’il en est, Donald Trump n’a déçu personne; ni ses opposants dans ses excès, ses mensonges-le Washington Post en aurait comptabilisé plus de 2000- et sa recherche de légitimité façon « j’en ai une plus grosse que toi » comme on a pu le voir avec Kim Jong Il en Corée du Nord ou en Iran, ni ses fans avec 80 % des républicains qui le soutiennent selon un sondage réalisé par le Wall Street Journal.

Protectionnisme et diplomatie de bad boy

Après près de 72 000 départs dans la fonction publique sur 1,9 millions d’employés civils, les coupes budgétaires promises s’enchaînent, l’Obamacare est dynamité, les frontières se ferment aux Mexicains comme aux ressortissants de pays musulmans, le protectionnisme économique règne tandis que le taux de rotation à la Maison Blanche au sein de ses collaborateurs attend les 34 %, soit trois plus que la norme. Pour rapetisse histoire, il a également demandé au département du travail de proposer une loi visant à permettre aux employeurs américains de garder les pourboires pour eux de leurs employés- une mesure qui pourrait coûter jusqu’à 6 milliards de dollars aux travailleurs les plus pauvres du pays. « Pour l’instant, Trump aboie plus fort qu’il ne mord » observent les diplomates après sa proclamation de Jérusalem comme capitale de l’Israël ou sa dénonciation des accords de Paris pour le climat suite à la COP 21.

Reste que jour après jour, il sape les valeurs démocratiques; le respect de l’Etat de droit, la liberté de la presse, la séparation des pouvoirs, les libertés élémentaires de la parole ou de religion. Et renoue avec les heures sombres de l’Amérique de Nixon, ce qui est des plus inquiétant pour la suite…

Par Laetitia Monsacré

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