21 octobre 2016
Le MAM, Buffet enfin en lumière…

bernard-buffet

Enfin ! Tel est le premier terme qui vient à l’esprit quand on pénètre dans le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris qui consacre jusqu’au 26 février une rétrospective à Bernard Buffet. Aussi, le directeur du musée, Fabrice Hergott, s’est-il excusé lors du discours inaugural d’être « passé à côté d’un tel peintre alors même que le MAM possède une collection importante de l’œuvre de l’artiste »- un oubli « inacceptable » . Voilà qui démontre cependant le sort destiné par la plupart des musées et la critique à ces artistes figuratifs voire tous ceux qui reçoivent un trop bon accueil du grand public, avec la suspicion de verser dans la facilité…
Pourtant, dès la porte franchie, on ne peut qu’être scotché par l’univers graphique proposé par ce peintre, ce dès son plus jeune âge. Car, Bernard Buffet est un surdoué : à 11 ans, son trait si particulier est déjà installé alors qu’ il commence à suivre des cours de dessin de la Ville de Paris, place de Vosges; à 16 ans, il bénéficie d’une dérogation pour entrer à l’Ecole de Beaux-arts de Paris.  Très vite il exposera ses toiles comme ses dessins qui se vendront à prix d’or comme en atteste les toiles actuellement en vente sous la verrière du Grand Palais à l’occasion de la FIAC. Il est ainsi amusant de parcourir les coupures de presse qui le montre dans son château, son atelier immense, avec ses voitures de collection et qui en oublient de parler de son œuvre; celle d’un peintre populaire qui a décoré avec ses originaux ou ses reproductions bien des murs de France et de Navarre.

Dans cette exposition qui balaie l’ensemble de sa carrière, on découvre ainsi toute l’étendue de son talent et l’extrême complexité qui se dégage de ses œuvres. Pourquoi étaient-elles parfois si violentes ? Pourquoi ses vues de villes sont-elles dénuées d’êtres humains ? Pourquoi ces scènes de cirque sont empreintes d’une aussi profonde mélancolie ? Que de questions en suspens, car il y a encore bien des choses à apprendre sur ce peintre et c’est tant mieux d’autant qu’on peut prolonger l’expérience au Musée de Montmartre où est proposé jusqu’au 5 mars, un Bernard Buffet, dans une version plus intimiste scénographiée par son fils Nicolas.

Par Frédéric Bosser

Bernard Buffet-Rétrospective au Musée d’art moderne de la Ville de Paris jusqu’au 26 février 2017 et  au Musée de Montmartre, jusqu’au 5 mars 2016

 

Articles similaires