29 mai 2016
Huppert, Loach, et les poulets

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Jim est de retour de Cannes avec la jolie surprise de se retrouver dans le TGV avec Gilles Jacob; l’occasion d’apprendre qu’il rentre désormais toujours « en décalé »depuis les années 70 où il eut la déconvenue d’être assis dans un avion à côté d’un réalisateur qui, furieux de ne pas avoir eu de prix et passablement éméché, l’insulta copieusement. Après deux éditions depuis qu’il a cédé la présidence à Pierre Lescure, force est de constater que les grands films ont une nouvelle fois manqué à cette 69 ème édition. Et ce n’est pas Elle diffusé en fin de festival et sorti ce mercredi qui fera mentir ce bilan. Le film de Paul Verhoven a beau être enlevé, s’inspirant du livre de Philippe Djian Oh! et servi par une Isabelle Huppert magistrale qui aurait largement mérité le prix interprétation, on est loin du chef d’oeuvre. L’histoire? Une femme de pouvoir se fait violer et décide de ne rien changer à sa vie. Elle songe seulement à se défendre si récidive il y a, harcelé par sms et par les manifestations des plus angoissantes de son agresseur masqué et…circoncis. Le viol peut-il procurer du plaisir? Réponse en deux heures dans ce film qui se laisse voir avec plaisir – le scénario et les dialogues faisant indiscutablement mouche.

Pas d’happy end

Quant à la Palme décernée au Ken Loach, I, Daniel Blake, c’est malheureusement pour notre époque plus un documentaire formidablement actuel et bien joué qu’un film qui vous entraine dans le 7ème art. La scène où la pauvre mère en est réduite, la faim au ventre à ouvrir une conserve dans le local même de la banque alimentaire tant elle est affamée est d’une réalité des plus dérangeante, et l’issue pour David Blake, qui se revendique être « un citoyen, ni plus, ni moins » bien loin de l’ happy-end hollywoodienne.

Ça roule maboule!

Autre sortie sur les écrans, le dernier film comme acteur de Mads Mikkelsen, jury à cette dernière édition cannoise, Men and Chicken, film totalement déjanté qui entraîne le spectateur dans une grande bâtisse délabrée, habitée par des drôles de zigotos qui se retrouvent être les demi-frères de deux hommes dont un professeur de philosophie sur les traces de leur géniteur après avoir appris de leur père tout juste mort qu’il n’était pas leur vrai père et que leur mère n’est pas la même…Vous suivez? Voilà un univers passablement barré au service d’un humour noir tranchant et désopilant dans la veine de Ma Loute, mais version danoise, le tout sur une  île des plus improbables. Et, à l’arrivée,  un éclat de rire intelligent à découvrir dans toutes les bonnes salles.

LM

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