7 avril 2016
Centre Pompidou/ Paul Klee, l’ironie au bout du crayon

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C’est une magnifique rétrospective- la première en France depuis 1969- de l’oeuvre du peintre allemand Paul Klee que le Centre Pompidou offre jusqu’au 1er août 2016 avec la moitié des oeuvres présentées pour la première fois en France. Collections particulières, musées du monde entier (dont le Zentrum Paul Klee de Berne, dessiné par l’architecte Renzo Piano, et qui abrite, depuis 2005, pas loin de quatre mille oeuvres sur les dix milles produites par Klee), l’accrochage à travers sept sections regorge de dessins et de toiles rappelant sa technique si particulière, oscillant entre simplicité et sophistication. Le visiteur découvre à travers 230 oeuvres, y compris quelques sculptures de  cet artiste maître dans « le principe et la transgression du principe » comme le soulignait Pierre Boulez auquel l’exposition est dédiée.

« Nul n’a besoin d’inventer à mes dépens, je m’en charge moi-même » soulignait celui qui avait autant de plaisir à manier les notes-il était violoniste virtuose- les couleurs et les mots comme en témoignent les titres de ses oeuvres. Dénoncer les dogmes, résister au point d’être considéré comme un artiste dégénéré par l’Allemagne hitlérienne, salles après salles, on découvre son goût pour la satire, l’influence du cubisme, des dadaïstes ou de Picasso à travers des grands formats représentant des femmes soumises au biomorphisme, et son style si reconnaissable,  pourtant sans cesse renouvelé à travers sa carrière jusqu’en 1939, année féconde après une rémission de la sclérodermie qui le frappa à la fin de sa vie, ayant pour effet de raidir ses gestes, en soumettant son corps à une minéralisation incurable.

AW

Paul Klee, l’ironie à l’oeuvre jusqu’au 1er août 2016 au Centre Pompidou

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