1 avril 2016
Jim Harrison, le dernier verre

4890901_6_5e6b_jim-harrison-en-fevrier-2008-a-paris_9815fb63ac3558c74fcae948ce47d5b9

A l’âge de 78 ans, l’écrivain américain Jim Harrison vient de quitter la partie. Un monument de la littérature américaine-traduit en vingt-trois langues dans le monde entier- qui vivait isolé dans le Montana et venait volontiers en France, pays de prédilection pour cet épicurien. Sa disparition lui permettra en tous les cas d’échapper à la suite de cette campagne électorale où l’engouement pour Donald Trump semble confirmer la description qu’il donnait de l’Amérique, un « Disneyland propret et joli, sans excès, politiquement correct, où l’on ne boit pas, ne fume pas. Un Disneyland fasciste ». Ne pas boire, voilà qui relevait bien du sacrilège pour cet amateur de whisky et de vin rouge considérant que « l’acte physique élémentaire consistant à ouvrir une bouteille de vin a apporté davantage de bonheur à l’humanité que tous les gouvernements dans l’histoire de la planète ».

Bic à la main, ce fils de fermiers n’aura eu de cesse de décrire l’Amérique rurale, la nature à travers quatorze romans et une dizaine de recueils de poésie imposant le style littéraire de « nature writing »; Légendes d’automne publié en 1979 lui fera connaître la gloire, trois courts romans avec des portraits d’hommes trahis, des aventures familiales de rébellion entre père et fils sous fond de rédemption. La vie dans toute son âpreté pour celui qui était devenu borgne à l’âge de 7 ans et avait perdu à 28 ans son père et sa soeur dans un accident de voiture. Ses personnages  étaient ainsi devenus de plus en plus mélancoliques au fil du temps, lettrés solitaires et autres ours mal léchés à retrouver comme dans Une odyssée américaine publié en 2009.

LM

Articles similaires