9 janvier 2016
The big short, Tarentino à Wall street

The-Big-Short

Un peu comme Bernard Pivot qui proposait de rembourser un livre lui-même  si un téléspectateur ne prenait pas le même plaisir que lui à le lire, The Big Short, le casse du siècle est de ces films jouissifs qui vous donnent en sortant de la salle envie d’embrasser son réalisateur Adam McKay, et accessoirement tout le casting- Christian Bale, Ryan Gosling, Steve Carell et Brad Pitt, par ailleurs producteur du film. Il s’est d’ailleurs offert dans ce film qui oscille entre les documentaires de Michael Moore et les fictions cyniques et jubilatoires de Tarentino, un rôle à contre emploi de taiseux paranoïaque barbu; un ancien toxico au fric et aux magouilles de Wall Street qui aidera deux jeunes loups sympathiques à faire eux aussi « le casse du siècle », c’est à dire parier dès 2005 contre Meryll Lynch, Lehman Brothers, UBS, Deutsh Bank et autres banques qui avaient créé avec une cupidité sans précédent des subprimes visant à vendre des crédits à des américains sans même leur demander une feuille de salaire. L’argent dette ou comment créer de la valeur en pariant sur la hausse d’un marché immobilier qui a finit par éclater comme une bulle et que « l’improbable se produise », c’est à dire l’effondrement de toute l’économie américaine-et accessoirement mondiale- avec 8 millions de chômeurs et 6 millions d’américains qui perdent leur maison en 2007.

Mise en scène virtuose, bande originale décapante, les acteurs s’adressent souvent au spectateur comme cette jolie blonde qui en dans bain de mousse vous explique un verre de champagne la main ce qu’est une obligation. La scène avec l’enquêtrice de Standar’s and poors, portant des lunettes d’aveugle ou celle de cette jeune femme travaillant à la SEC-organisme chargée de surveillé les banques-qui repart en taxi tandis que le trader remonte dans une limousine de 20 mètres de long sont autant de métaphores effrayantes du degré de pourriture que le système avait atteint, le fric étant le maître absolu de tous ces protagonistes à l’image de Ryan Gosling qui campe un banquier « agent double ». Dans ce monde sans foi ni loi, seuls les personnage de Mark, un borderline devenu redresseur de torts devant l’éternel depuis qu’il a vu son frère sauter dans le vide « il allait mal et moi je lui ai proposé du fric » et celui de Michael, se sentant « plus confortable seul », à taper sur sa batterie en attendant de gagner les 3 milliards de dollars que sa clairvoyance lui rapporteront. Lesquels lui feront fermer son fond d’investissement, préférant passer deux heures 10 de film plus tard à d’autres combats plus éthiques. Vous, vous n’aurez pas vu passer le temps…

LM

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