21 décembre 2015
La Bayadère, la mort en dansant

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Piquée par un serpent, elle agonise. D’avoir aimé le même homme, un prince qui était promis à la fille du roi, laquelle s’en est vengée. Elle qui n’était qu’une simple danseuse, une « bayadère »-danseuse hindoue sacrée, à laquelle Dorothée Gilbert prête ses bras interminables et sa technique parfaite, évoluant sur la scène de l’Opéra Bastille qui accueille cette version imaginée par Noureev. Un spectacle grandiose de fin d’année, joué ce mardi soir où cette première a été maintenue devant une salle comble. Le public est  là, face à des décors orientaux pour oublier que ces mêmes moucharabiés, toute cette beauté, cette richesse inhérente à la culture islamique et aux contes des mille et une nuits, est devenue le terreau des carnages proférés à Paris-même après tant d’autres jusqu’à présent limités-si l’on peut dire-au reste du monde. Etoffes damassées, tutus avec des brassières, voiles, la Perse, l’Inde des maharadjahs qui après Marius Petipa a inspiré l’étoile Nourrev, ancien directeur de la danse de l’Opéra de Paris. Matthias Heyman est un prince éblouissant, donnant toute sa virtuosité aux solos ou aux pas de deux qui, dans cette chorégraphie ô combien périlleuse, en exigent tant. Valentine Colassante, première danseuse, associe à la beauté de ses traits celle de sa danse, François Alu, magistral, développe toute sa force de fauve est acclamé après son unique solo en homme de bronze. Le tableau final, remake du final de  Giselle devenue une wilis- mi-nymphe, mi-spectre-est une féerie pour les yeux dont les rares enfants présents ce soir là en auront les yeux brillants pour longtemps. Ils en avaient besoin, comme nous tous.

LM

La Bayadère, à l’Opéra Bastille jusqu’au 31 décembre 2015

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