9 janvier 2015
Nijinski, un cri dans la nuit

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Sans doute Brigitte Lefevre regrette la scène mythique en pente de Garnier, laquelle permet de bien voir à l’orchestre. Pour la co-mise en scène avec Daniel San Pedro, elle a imaginé une sorte de piste blanche de skate board où les hommes remplacent les planches à roulettes. Nijinski parle de ses carnets, qu’il cache « car les hommes ont peur de la vérité ». Le danseur légendaire est joué par Clément Hervieu-Léger de la Comédie Française qui est à l’origine de ce projet où l’on retrouve la parole d’un artiste écorché, ce clown de dieu selon le mot de Béjart, éructant contre Diaghilev alors qu’il est devenu schizophrène. Un homme et son double ce dont la mise en scène rend intelligemment compte avec le danseur de l’Opéra de Paris, Jean Christophe Guerri.

Une parole sans concessions

 

Mais qui dit ballet de l’Opéra dit danse…et malgré les magnifiques lumières de Bertrand Couderc (Le Misanthrope au Français, c’est aussi lui), on reste sur sa faim; de la musique, des pirouettes ou quelques pas, on entre dans le manque avec un texte parfois âpre auquel il eut fallu des respirations. « Je n’ai pas peur de l’argent, je sais qu’il fait souffrir âme », la parole reste toutefois prophétique et pleine de grâce en ces jours sombres.

LM

Les Carnets de Nijinski au Théâtre de l’Ouest Parisien jusqu’au 18 janvier 2015

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