22 décembre 2014
Timbuktu, du caviar sur grand écran

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Si le Festival de Cannes est passé à côté de lui, Hollywood pas.  Timbuktu du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, qui n’a eu droit qu’au prix du jury oecuménique et du prix François-Chalais en mai dernier, vient de séduire le jury des Oscars dans la catégorie des films étrangers. Film somptueux où la mort d’une vache devient une nature morte qui vous arrache des larmes, où l’humour est à chaque coin de rue de ce village malien où l’on ne sait même plus quoi interdire, ce long métrage est le plus beau traité qui soit contre le djihadisme. On y parle peu-on est pas chez Taddéi- mais on y ressent, avec la force des images, des regards et des plans méditatifs envoûtants. La peur, la folie des hommes -interdiction de jouer de la musique, mariages forcés, et femmes réduites à se taire, le drame de ces populations qui sont prises en otage prend le visage de cette famille qui a choisi la résistance tranquille. Mais la mort rode à chaque plan, devenant même une l’ébauche d’une délivrance car « Allah est grand ». Et tant pis pour ceux qui restent, au moins sauront-ils ce qu’est l’amour, le vrai et ne pas baisser la tête. On sort muet, étourdi par autant d’humour et de force avec cette envie folle que le film soit diffusé sur toutes les chaînes à 20 heures 30: une sorte de Téléthon mental…

AW

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