10 avril 2014
Green school, l’école rêvée?

Greenschool

Si Vincent Peillon ne fait plus partie du gouvernement Valls, sa reforme sur les rythmes scolaires est malheureusement et sans doute pour longtemps en place. Priver d’une matinée de sommeil les écoliers français pour leur imposer des ateliers à la limite de l’indigence et au final des journées qui durent de près de dix heures pour les parents qui n’ont pas le luxe de la nounou, voilà qui peut, loin des considérations météorologiques ou liées à la fiche d’impôts, donner envie d’aller voir si ailleurs, on a une chance de pouvoir offrir autre chose à ses enfants. « Mon école avait été construite par le même architecte qui avait dessiné la prison de la ville où je suis né ». John Hardy, vous verrez son nom dès l’arrivée à l’aéroport de Bali. Ce canadien a fait fortune à Bali en créant en 1975 des bijoux d’inspiration locale en faisant appel à des artisans dans une logique de respect de l’environnement. Ayant cédé sa société, il a voulu éviter aux autres enfants ce qu’il avait vécu, écolier dyslexique, allant chaque jour en pleurant dans une école comme une « boite ». Alors, il a créé une fois son entreprise revendue, dans un périmètre sauvage, un magnifique espace sans mur, tout en bambou, où le vent souffle dans les classes; des toilettes sèches, et un environnement où tout est « green », de quoi créer un microcosme où 25 nationalités cohabitent dans une ambiance communautaire, bien loin des écoles françaises. Un café, un restau pour les parents, une boutique, un distributeur de billet habillé de bambou, on se croirait dans un décor de film, avec des enfants souriants qui semblent être tout au long de la journée dans une ambiance de colonie de vacances.

L’école à l’américaine et payable en dollars

Des enfants d’expatriés pour la plupart-le quota de 20 % d’indonésiens est très difficile à tenir malgré les bourses allouées- qui apprennent à raison de 15 000 $ l’année scolaire à respecter la nature, mangent le midi les légumes qui ont poussé dans l’école et peuvent jouer de la guitare sans être inquiétés par le professeur de la classe d’à coté qui donne son cours de maths. Libres enfants de Summer Hill…transposé à Bali. Avec un badge P pour parent, on récupère son enfant dès 15 heures à moins que ce ne soit le chauffeur indonésien qui ramène dans sa villa à l’air conditionné des élèves privilégiés dont les parents sont souvent des acteurs économiques influents de l’île-pas toujours dans le développement durable…Ainsi, le parking de la Green School offre-t’il la concentration la plus importante de voitures qu’il nous ait été donné de voir- à l’exception de l’aéroport-dans cette île où tout le monde se déplace en scooter. Une demi heure à une heure est en effet le minimum pour que les enfants accèdent à ce sanctuaire, où les cours commencent à 8 heures 15, bien loin des zones ultra urbanisées ou des ghettos préservés où la plupart des expatriés sont regroupés. Lesquels, le week-end venu s’envolent souvent pour Singapour afin de s’adonner au shopping sur ce bout de territoire qui vole chaque jour un peu plus de sable au Vietnam pour s’agrandir. Voilà qui laisse songeur sur la possibilité qu’une belle idée puisse jamais être à la hauteur du principe de la réalité…

AW

Voir la profession de foi de John Hardy

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