6 février 2014
Basta!

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Dix ans, l’âge con? Alors qu’un éminent chercheur américain affirme que le modèle de Facebook n’est rien d’autre qu’un système de Ponzi – les nouveaux entrants payent pour les anciens jusqu’à ce que ça s’effondre (cf Madoff) – une étude de la très sérieuse université américaine de Princeton vient, sur la foi de cette équation ( dS(t)/dt=r_nS(t)+s(t)-W(t), les matheux apprécieront) d’annoncer qu’entre la population susceptible d’être « infectée » et de « guérir », le réseau de Mark Zuckerberg  perdrait 80% de son audience dans les prochaines années. D’autres modèles plus performants, le ras-le-bol des utilisateurs de voir de la pub (qui sera bientôt dans votre mur même et sous forme de vidéos), les atteintes à la vie privée et la déception des annonceurs qui réalisent comme Général Motors (10 millions de $ de budget annuel) que le retour est proche de zéro, voilà de quoi inquiéter ce géant auquel 1/6 de l’humanité aujourd’hui participe et qui rappelons-le, était au départ un trombinoscope visant à chopper des filles à Harvard. Surtout que, cerise sur le gâteau,  JimlePariser vient de le quitter ! Marre en effet de participer à cet enrichissement et ce nivellement par le bas où pour obtenir un like, on a instauré un système de tricherie planétaire. Entre les agences qui vendent un euro le like – eh oui, on achète tout sur Internet, ou le geek thaïlandais qui, pour 500 euros vous en obtient 20 000 d’un coup, où est la limite? Nous l’avons bien vu lors de notre lancement il y a deux ans, alors sous le nom de The Pariser. Un simple buzz médiatique habilement orchestré et on était  déjà à plus de 1000 likes sans avoir écrit un article! La suite a été plus compliquée, entre perte des mots de passe que Facebook n’a jamais voulu nous redonner (bien sûr puisqu’ils gagnent aussi  de l’argent en vous en vendant…), ou lorsque notre article le plus consulté s’est avéré être sur l’affaire Gayet/Hollande (30 000 vues), on s’est dit qu’on allait faire sans eux.

Cervelle d’oiseau

Rajoutez les commentaires au niveau des pâquerettes des internautes qui s’interrogent sur savoir s’ils vont être « likés », les « pokes » qui littéralement veulent dire « fourrer » (voilà qui devrait plaire aux féministes) les photos obscènes de vacances des privilégiés (le couple Bruel/Sthers ou Hallyday est très fort à ça) ou les amis qui ne vous répondent ou ne vous acceptent pas (et, selon toutes les études, font des utilisateurs de Facebook des personnes qui dépriment beaucoup plus que les autres – tu m’étonnes vu le degré zéro de communication), bref Basta! Quant à Twitter, on revendique au Pariser haut et fort le terme de « pet » pour définir ces 140 signes auquel le Pape François n’échappe même plus (pour Obama, rajoutez les selfie, et l’affaire semble pliée…) Outre le fait que la plupart de ceux qui s’expriment n’ont absolument rien à dire, et le font avec de grossières fautes d’orthographe, savoir que Daft Punk a plus de 80 000 abonnés alors qu’ils n’ont twitté qu’une fois en cinq ans ou que l’affaire Kony – ce bourreau d’enfants en Afrique – s’est diffusé grâce aux comptes de grands intellectuels et défenseurs des Droits de l’homme comme Rihanna et Puff Daddy – avec, bien sûr, zéro mémorisation ni engagement réel derrière – voilà qui montre comment l’oiseau bleu mériterait de finir en fricassée. C’est ce que nous avons décidé de faire en lançant dans les prochaines semaines un logo no Facebook, no Twitter et en espérant trouver un moyen vertueux pour communiquer avec vous. Vous avez déjà été nombreux à nous encourager en ce sens depuis notre entrée en « résistance ».

En attendant, abonnez-vous à notre flux RSS, c’est la meilleure façon de rester en contact avec nous via nos articles, lesquels sont – nous travaillons dur en ce sens- une certaine idée de la gastronomie en réponse au fast food.

Par Laetitia Monsacré

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