9 janvier 2014
Leurs Majestés Wilson, Glass et Childs

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Un opéra méditatif, voilà ce que Philip Glass, compositeur maître des séquences répétitives et Bob Wilson ( à retrouver au Louvre dans une carte blanche jusqu’au 17 février,puis à l’Opéra pour la reprise de sa Madame Butterfly) sculpteur de la lumière comme nul autre, associés à la chorégraphe Lucinda Childs ont imaginé il y a 27 ans. De quoi donner naissance à une oeuvre de quatre heures trente, à la fois insolite et unique, où l’on ne chante que des chiffres, en anglais, de « one » à « eight » et des noms de notes, en français, de « do » à « si », le reste du texte, relatif à la vie d’Einstein et ses théories, étant parlé. Une musique résolument minimaliste qui accompagne des tableaux d’une beauté irréelle et un événement que cette reprise-l’opéra n’avait pas été donné à Paris depuis vingt ans- qui a attiré au Châtelet la foule des grands soirs dès 18 heures 30. Juliette Binoche, André Dussolier, François Cluzet, le balcon était très people tandis que deux femmes sur scène , dont la superbe Kate Moran, assises face au public commençaient à parler en anglais, rejointes par le choeur et les premiers récitatifs. Un train pour exprimer l’idée de relativité, un tribunal, pour aborder le jugement inhérent à toute vie en société, au graphisme parfait, voilà à 20 heures les danseurs de Lucinda Childs qui viennent créer un tableau mouvant, semblant voler et tourbillonner dans les airs comme des mouettes. Les spectateurs vont et viennent en l’absence d’un entracte qui couperait cette belle dynamique en marche jusqu’à ce néon qui s’élève seul en musique dans le noir et le final, magnifique mur humain et de lumières, avec un homme volant dans les airs et d’autres prisonniers de cages de verre. L’opéra finit sur une phrase« Give me a kiss », avec cette idée que lorsqu’il ne reste plus rien, il y a toujours l’amour…

LM

Einstein on the beach, jusqu’au 12 janvier au Châtelet (complet)

Une captation a eu lieu le soir de la Première, à découvrir ici même si être dans la salle, c’est autre chose…

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