27 novembre 2013
Les Puritains en version concert

Si les opéras de bel canto sont rarement de grandes pièces de théâtre, Les Puritains, l’opus testamentaire de Bellini créé à Paris en 1835, comporte tant de maladresses et de faiblesses dramatiques  qu’on préfère souvent le donner en version concert. On n’en est pas loin avec la nouvelle mise en scène de Laurent Pelly pour la Bastille où l’œuvre n’avait jamais encore été donnée – l’Opéra de Paris l’avait programmée une fois seulement, en 1987 dans la salle de l’Opéra Comique. Un décor unique, tout en fer forgé et en rotation – où l’on devine la chambre d’Elvira, un château, un parvis d’église, etc. – des costumes vaguement d’époque et des lumières assez ternes, la production a au moins le mérite de bercer le public de ce soir de première, qui lui réserve un bon accueil lors des saluts.

Question de style

Car c’est d’abord pour les divines mélodies du compositeur italien et les voix que l’on va voir Les Puritains. Parfaitement au fait du style requis, Michele Pertusi fait sensation en Sir Giorgio, l’oncle d’Elvira. L’héroïne est chantée par une jeune Italienne, Maria Agresta, qui fera Mimi prochainement à la Bastille, ce qui lui ira sans doute mieux que ce rôle périlleux où sa jolie voix manque parfois de percutant, défaut qu’on ne reprochera pas à Dmitri Korchak, Arturo vaillant mais pas toujours orthodoxe – reste à savoir ce que fera René Barbera qui prend la relève pour les deux dernières représentations, les 17 et 19 décembre. En revanche, on se demande bien ce qu’est allé faire le baryton polonais Mariusz Kwiecien – Riccardo, le rival –  dans un répertoire qui manifestement lui échappe – alors qu’il a chanté d’excellents Oneguine et Roi Roger, comme à Paris en 2009. Ancienne de l’Atelier lyrique, Andreea Soare donne quant à elle un relief inhabituel au personnage d’Henriette de France, la prisonnière que va sauver Arturo et qui sera la cause de tout le drame – avant le happy end final… auquel Elvira succombera dans cette mise en scène. Mentionnons enfin la direction de Michele Mariotti, qui ne méritait pas les huées que l’on a entendues, noyées dans les applaudissements.

GL
Les Puritains, Opéra Bastille,jusqu’au 19 décembre 2013
Diffusion en direct dans les cinémas UGC le 9 décembre

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