1 octobre 2013
Un couple au sommet

Voilà en trois actes, les trois saisons de l’amour: le printemps, l’été puis l’automne. Avec à la clé, trois pas de deux de plus en plus aboutis pour atteindre au sublime. John Neumeier a chorégraphié en 1978 sur la musique de Chopin le drame de Marguerite Gautier, cette courtisane qui mourut de la tuberculose, seule et ruinée après avoir renoncé à son amant pour le bien de ce dernier. « Aimer, c’est préférer un autre à soi-même » disait Paul Léautaud. La Dame aux camélias est sans aucun doute l’exemple même du sacrifice ultime, et de comment l’amour consume ceux qui s’y adonnent sans retenue. Aurélie Dupont particulièrement émue au relevé du rideau-c’est son ballet préféré dit-elle- a offert à l’Opéra Garnier une de ses prestations qui font d’elle sans doute l’une des plus grandes étoiles de sa génération, ô combien portée par ce que Sylvie Guillem appelle « une main intelligente »-son partenaire Hervé Moreau qui prend la suite de Manuel Legris avec une grâce et maîtrise sans appel. A eux deux, ils formaient devant un public conquis un couple absolument vertigineux-les portés ne le sont pas moins- à la technique aussi confondante que la beauté de leurs traits. Du coup, les autres parties du ballet semblaient un remplissage un peu laborieux-notamment les passages avec Manon Lescault- avec des danseurs totalement éclipsés par le couple magnétique formé par Armand et Marguerite. Lorsque les étoiles resplendissent à ce point, il est difficile de pouvoir exister autour…

LM

La Dame aux camélias, à l’Opéra Garnier  avec le 10 octobre, soir de dernière, les adieux sur la scène de l’étoile Agnès Letestu


Voilà de quoi vous donner une idée avec ce dernier pas de deux, le plus beau entre Aurélie Dupont et Manuel Legris.


Et pour ceux qui voudraient comparer avec l’autre étoile Isabelle Ciarovola qui jouera aussi le rôle sur la période, regardez, comme les sensibilités peuvent être différentes…

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