23 mai 2013
Y’a de la joie

C’est au milieu d’immeubles plutôt des années 70 que reprend vie chaque soir depuis le 10 mai le mythique cabaret Le Tabou, haut lieu du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre. Cela grâce à la magie du théâtre et de la programmation sans faute -la formidable pièce Le porteur d’histoire est arrivée tout droit ici d’Avignon l’an dernier- du Théâtre 13 qui, dès l’accueil se révèle un lieu à découvrir: tables à l’extérieur pour pique-niquer ou avaler une des quiches du bar « existentialiste »! Car vous entrez ici dans l’antichambre de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir mais aussi Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, Jacques Prévert, Françoise Sagan ou Mouloudji, bref que du beau monde que les 14 comédiens vont faire renaître avec une pêche et un talent certain devant un public immédiatement conquis. Il faut dire que résister à cette avalanche d’énergie, de trouvailles comme ces vidéos sur un drap tendu ou ce numéro épatant de couple improvisé grâce à deux index et deux majeurs de la main, et l’invitation de participer « n’hésitez pas à chanter » quand ils ne vous font pas monter sur scène- voilà qui est impossible, d’autant que les voix sont justes et profondes ce qui ne gâche rien dans un spectacle quasiment entièrement chanté...Johnny fais moi mal, Summertime, J’suis snob, Le déserteur, les tubes sont revisités tandis que ça clope ou ça s’engueule avec une Zazie tout droit sortie du métro et qui balance à cette pauvre Juliette Gréco: « Ta tronche, c’est fait exprès ou c’est sans le vouloir? «  Bref, l’occasion est parfaite de se distraire tout en revisitant un pan de l’ histoire des « idées » et ce temps où l’on pouvait fumer tranquille dans les cabarets…

AW

La bande du Tabou, au Théâtre 13 à 20h30

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