13 avril 2013
Paul Auster/ La vie qui passe

Dans son dernier livre, l’écrivain Paul Auster se livre sur quelques aspects de sa vie et sur sa personne. Il ne s’agit pas d’une autobiographie à proprement parler, non plutôt d’anecdotes, d’éléments qui ont nourri sa destinée et fait de lui ce qu’il est. En écrivant à la 2ème personne du singulier, il crée ainsi un monologue intérieur : « Cet assortiment de lignes brisées, gravées sur ton visage, sont les lettres d’un alphabet secret qui raconte l’histoire de la personne que tu es », qui lui permet d’établir  un échange avec lui-même et  de nous faire partager les sentiments qu’il ressent sur sa vie en général. Ce livre symbolise tout simplement le regard qu’un homme porte, sur ses années d’existence, sur le temps qui passe, le corps vieillissant.  Le corps, qui par ailleurs joue un rôle important dans l’ouvrage de l’auteur et dont les références sont nombreuses : « Ecrire commence dans le corps, c’est la musique du corps et même si les mots ont un sens (…), c’est dans la musique des mots que commence ce sens ». Il s’agit d’une composante essentielle selon lui, liée à l’écriture, dans laquelle il puise une grande source d’émotions et de sensations physiques.

Drames et bonheurs de la vie

Il évoque avec un style abondant, sans ordre véritablement chronologique, ni de réelle thématique, maints souvenirs qui l’ont marqué et le marquent encore aujourd’hui, passant d’évènements  tragiques, tels que le décès brutal de ses parents, le manque d’argent et la solitude qu’il a connus à ses débuts, à d’autres plus heureux : les femmes qui ont exercé sur lui une grande fascination, voire inspiré (son épouse la romancière Siri Hustvedt) ou encore sa passion éternelle pour le sport, en l’occurrence le base-ball américain.
Un ouvrage qui peut paraître parfois un peu décousu de par son absence  de cohérence dans l’enchaînement des évènements, mais qui reste un authentique plaisir de lecture grâce à cet écrivain devenu incontournable.

Par Elise DAVID

Chronique d’hiver de Paul Auster, publié chez Actes Sud et traduit par Pierre Furlan, 22.50 euros

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