25 janvier 2013
Alexandra Lamy, reine de Paris

Ne vous fiez pas à l’affiche-hideuse-La Venus du Phacochère, le titre est également assez mal choisi, est un vrai bonheur; tout d’abord, il y a ce texte de Christian Siméon, Molière de l’auteur 2007 pour Le cabaret des hommes perdus, construit à travers des lettres ou des télégrammes échangés entre Misia Sert, son mari Thadée Nathanson et G.Simson, sa meilleure amie. L’occasion de chroniquer la fin du XIXème siècle grâce à cette femme qui comptait dans ses amis Proust ou Mallarmé ainsi que des peintres comme Toulouse Lautrec, Vuillard, Bonnard ou Renoir,  et avait appris le piano sur les genoux de Gabriel Fauré. Cette femme irrésistible, Alexandra Lamy la porte avec gourmandise et une fraicheur communicative, sanglée dans une combinaison sexy noire, tantôt pieds nus, tantôt avec des talons. « Les femmes veulent séduire sans coucher et les hommes veulent coucher sans séduire », « Ça me fait très bizarre d’être d’accord avec Dieu », « mon limpide chéri », les bons mots fusent, de lettres en chaises qui constituent le décor simplissime de ce « seule en scène ». Alexandra Lamy joue en effet, tel un caméléon, trois personnages- Misia, son mari Thadée et G., personnage fantasque, mangeuse d’hommes, directement inspiré par Coco Chanel, même si les dates ne correspondent guère. Reste que la pièce est avant tout une belle réflexion autour de la fidélité. « Vous serez à moi avant le huitième rang (de perles) » lui jura « le phacochère » qui, après l’avoir sans répit « reniflée » finira par devenir son mari, Alfred Edwards, milliardaire qui « bat, baise ou mange les femmes ». Ayant jeté son dévolu sur la belle Misia délaissée par son mari obnubilé par sa Revue Blanche, il éloignera celui-ci pour mieux fondre sur elle, tel un chacal, la violant presque dans sa voiture; victime, elle décidera alors d’être celle « qui choisit ». Faible ou forte, tantôt drôle ou émouvante, la comédienne donne toute sa mesure à celle qui fut surnommée « la Reine de Paris ». Chapeau!

Au Théâtre de l’Atelier jusqu’au 16 février 2013-places de 35 à 15 euros-du mardi au samedi à 20heures

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